Ouagadougou - Thomas Sankara, l’ex-président burkinabè assassiné en 1987 lors du putsch qui porta le président Blaise Compaoré au pouvoir et dont les restes supposés ont été exhumés mardi, doit être enterré comme un "héros national".
Sankara doit être "maintenant enterré avec les honneurs" en tant que "héros national", a déclaré le principal leader des partis "sankaristes", et avocat de la famille Sankara, Me Bénéwendé Stanislas Sankara (aucun lien de parenté avec Thomas Sankara).
Thomas Sankara avait été enterré à la sauvette le soir du 15 octobre 1987, après son assassinat lors du coup d’État qui porta Blaise Compaoré au pouvoir. Il aurait été inhumé au cimetière de Dagnoën, mais sa famille et ses nombreux partisans doutent que son corps s’y trouve réellement.
Des "ossements" ont été exhumés de la tombe supposée contenir la dépouille de Sankara au cimetière de Dagnoën, un quartier de Ouagadougou.
Les restes qui ont été retirés de la poussière, sont constitués de "quelques ossements, de tissus au fonds rouge avec des traits noirs", a détaillé Me Sankara.
"Nous attendons un signal fort du gouvernement de la transition pour que le héros national ait les honneurs qu’il faut", a déclaré Me Sankara, leader de l’Union pour la renaissance/parti sankariste (UNIR/PS).
Candidat malheureux aux présidentielles de 2005 et 2010 face à Blaise Compaoré, l’avocat vient d’être désigné candidat pour la présidentielle d’octobre par neuf partis politiques "sankaristes".
"On n’est pas à ce niveau-là. On est d’abord dans la procédure judiciaire pour connaître les conditions de l’assassinat" du président Sankara, a répondu à l’AFP le porte-parole du gouvernement Frédéric Nikiéma.
L’exhumation des corps censés être ceux de Sankara et de douze de ses compagnons d’infortune a démarré lundi.
En deux jours, cinq tombes ont été ouvertes.
Déclaré "héros national" en 2001 par Compaoré, la figure du président Thomas Sankara, révolutionnaire loué pour son intégrité et icône du panafricanisme, a été abondamment évoquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute de Compaoré le 31 octobre dernier.
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