Au Burundi, dans la capitale, les forces de l’ordre et des militaires ont été déployés dans les quartiers contestataires à la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. Le lundi dernier, les opposants ne sont pas très nombreux même si par endroits des partisans du président ont affronté certains manifestants. Le lundi dernier dans le quartier Kinama à Bujumbura, de petits groupes de manifestants se sont rassemblés tôt contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Comme presque tous les jours depuis un mois, des barricades se sont formées avec des pneus brûlés. La police était là aussi et a fini par tirer des gaz lacrymogènes à Kinama. Ensuite, des dizaines de jeunes armés de grands bâtons et de fouets ont fait leur apparition bien décidés à en découdre avec les manifestants. « Je suis venu pour casser les manifestations. Je suis contre ces manifestants, je suis pour le président Nkurunziza », nous a déclaré l’un de ces jeunes avec son bâton et son fouet. Ceux qui font face aux manifestants, ce sont les Imbonerakure, un nom qui suscite toujours la peur des habitants et qui est celui de la jeunesse du parti au pouvoir soupçonnée par la communauté internationale de se transformer en milice. La police ne les a pas empêchés d’agir, au contraire, puisque leurs objectifs sont identiques : réprimer les manifestants. Et le lundi dernier à Kinama et selon plusieurs témoins, ces Imbonerakure sont entrés dans le quartier, terrorisant les habitants, causant des destructions matérielles et même physiques, selon plusieurs témoins. Une personne a notamment été blessée à l’arme blanche, des véhicules endommagés. Des manifestations sont également signalées dans d’autres quartiers de Bujumbura, avec des blessés là aussi, mais pas encore de bilan définitif pour le moment. Enfin, en province, on signale que dans la région de Bururi, au Sud, un manifestant a été tué par les forces de l'ordre qui sont intervenues pour tenter de débloquer une route.