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Thomas Sankara, ex-président du Burkina-Faso ex-président du Burkina-Faso |
L’exhumation des restes du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons d’infortune, débutée hier lundi 25 mai 2015, a comme aiguisé l’impatience de nombre de Burkinabè de connaître, enfin, la vérité sur ces morts du 15 octobre 1987. Parmi ces impatients, Saïdou Sawadogo, un commerçant se réclamant sankariste de première heure. Très enthousiasmé par ce nouveau développement dans la conduite judiciaire de ce dossier, l’homme n’a pas hésité un seul instant à arpenter les couloirs du «journal de tous les burkinabè» pour partager ses sentiments. «C’est une très bonne chose. S’il se trouve que c’est lui (Ndlr : Thomas Sankara) qui est dans la tombe, la grande famille des Sankaristes pourra faire son deuil. Sinon, en l’état actuel des choses, des doutes subsistent dans le cœur des Burkinabè», a-t-il affirmé. Pendant qu’il déroule son argumentaire, M. Sawadogo s’empresse de brandir fièrement des photos de lui, le poing levé, prises sur la tombe du défunt président, au cimetière de Dagnoën. Il dit avoir prié pour que justice soit rendue à Thomas Sankara et aux douze autres suppliciés. «Que Dieu me garde assez longtemps en vie pour que je puisse voir tes assassins et le sort qui leur sera réservé», avait-il juré ce jour-là. En effet, le fieffé sankariste, comme il le revendique lui-même, confie qu’il a toujours condamné avec la plus grande fermeté les événements du 15 octobre 1987. Cette position, a-t-il affirmé, il l’a entretenue jusqu’à l’insurrection populaire d’octobre 2014. Aussi, en véritable passionné de feu président Sankara, Saïdou Sawadogo ne tolère pas la moindre critique sur son «idole». «J’ai, certes, des liens de parenté avec la famille de son père, mais ce n’est pas à cause de cela. Sankara était un homme si intègre que non seulement je continue de le pleurer, mais je ne supporte pas de voir les gens dire du mal de lui. Ma journée même s’en trouve affectée», a-t-il laissé entendre sans ambages. Mais, d’aucuns disent que le peuple burkinabè a beaucoup souffert sous la présidence de Thomas Sankara… «Ce sont plutôt les voleurs et les détourneurs de deniers publics qui ont beaucoup souffert sous Sankara», a-t-il retorqué. D’un Sankara à un autre, M.Sawadogo ne cache pas, également, son admiration pour le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste, Maître Bénéwindé Stanislas Sankara. Cette haute estime pour l’avocat, à l’en croire, remonte aux premières heures (1998) de l’affaire Norbert Zongo. «La qualité et l’engagement que laissait transparaître l’interview qu’il a accordée à une radio internationale, à cette époque, m’ont totalement séduit», a-t-il expliqué. Militant de ladite formation politique, l’ «amoureux» des Sankara conclu ces propos en ces termes : «Je suis avec lui (Ndlr : Maître Sankara) de jour comme de nuit jusqu’au dénouement de l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara».
Aubin W. NANA
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