Le ministère des Mines et de l’Energie et la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) ont trouvé une solution satisfaisante avec les différents acteurs de l’importation des hydrocarbures, SONABHY et l’Organisation des transporteurs routiers du Burkina (OTRAF), pour assurer une fourniture de combustible à la SONABEL afin de résorber les délestages au Burkina. Le directeur général de la Sonabel, François De Salle Ouédraogo, l’a confirmé face aux journalistes dans la matinée du dimanche 24 mai 2015, au sein de ladite société, soutenue plus tard par le président national de l’OTRAF, Issoufou Maïga.
Les délestages chroniques que vivent les Ouagalais ont pris une proportion inquiétante ces derniers jours. Plusieurs secteurs de la vie économique sont paralysés par ces délestages. Du côté des autorités, il n’y a plus de jours de repos ni pour le ministre des Mines et de l’Energie qui a écourté sa mission aux Etats-unis, ni pour le directeur général de la Sonabel, qui, se retrouve au bureau même le dimanche. Dans la ville, les esprits commencent à s’échauffer. Il faut vite trouver une solution. Le véritable problème de la Sonabel, « les difficultés d’approvisionnement en carburant par la SONABHY ». En tout cas, pour le moment, « il n’y a rien dans les cuves », indique le directeur général, François De Salle Ouédraogo. A qui la faute ? Une chose est certaine, la SONABEL doit de l’argent à la SONABHY. « La Sonabel a des difficultés à payer sa facture pétrolière », avoue le directeur général de la Sonabel. Tard dans la nuit du samedi 23 mai, après plus de quatre heures de négociations pour résoudre « cette crise énergétique », les acteurs sont parvenus à un accord à même de « réduire » les délestages à moins terme. La nationale des hydrocarbures (SONABHY), l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF), la douane et la délégation du ministère des Mines et de l’Energie conduite par le ministre, ont trouvé un accord pour approvisionner les centrales de la Sonabel en combustible. Dans le contenu de ces engagements, l’Etat s’engage à augmenter de 20 FCFA sur chaque litre transporté et l’OTRAF s’engage à son tour à mettre à la disposition de la SONABHY environ 600 citernes pour assurer le stock de la Sonabel qui a une capacité de 21 jours.
« Nous n’avons pas de stock »
Le problème d’approvisionnement en combustible des centrales de la Sonabel ne datent pas d’aujourd’hui. « Depuis 2013, nous avons des difficultés à être approvisionnés en combustible par la SONABHY » et depuis cette date, les centrales de la sonabel fonctionnaient « à flux tendus c’est-à-dire que les camions arrivent juste pour qu’on les déporte pour faire fonctionner les groupes. Nous n’avons pas de stock », assure le DG. C’est la grève des transporteurs qui a révélé au Burkinabè la pente raide sur laquelle était assise la Sonabel. « Dès le premier jour, nous n’avons pas reçu de combustible et immédiatement, les premières machines ont dû être arrêtées. Aux deuxième jour, toutes les centrales étaient à l’arrêt », explique François de Salle Ouédraogo. Près de deux mois après cette grève, la Sonabel n’est plus arrivée à alimenter ses centrales encore moins assurer sa réserve. Après plusieurs tractations, entre les différents acteurs qui interviennent dans la chaîne d’importation, un accord qui doit entrer en vigueur dans de meilleurs délais a été trouvé. « Après plusieurs échanges, nous avons trouvé un compromis hier, consistant à rehausser un peu le tarif du transport. Je pense qu’avec cette solution trouvée il y aura un engouement immédiat pour faire face à la situation. Notre objectif principal est qu’avant la fin de la semaine, au plus tard en début de la semaine prochaine, les camions soient en marche avec les combustibles nécessaires pour le fonctionnement de la sonabel et de l’économie du pays », selon les explications du président national de l’OTRAF, El Hadj Issoufou Maïga.
Il y aura des délestages mais beaucoup moins sévères
Selon lui, le parc des citernes du Burkina compte plus de mille citernes pour un besoin de la Sonabel exprimé à environ 600 camions. La crainte de l’OTRAF réside dans le type de combustible qu’utilise la Sonabel. « Le véritable problème est que le combustible de la Sonabel est très lourd et dégrade les véhicules le plus tôt possible », indique Issoufou Maïga. Selon ses explications, tout ira bien avec l’accompagnement promis « des transporteurs des sociétés minières qui ont une flotte neuve de plus de 400 camions pour nous appuyer. Ils ont marqué leur accord pour cette cause nationale ». Ces différents engagements permettent au responsable de la Sonabel de rêver d’une reprise acceptable de l’activité économique du pays. « En principe, si ces mesures sont mises en œuvre et que les résultats sont atteints, la situation devrait beaucoup s’améliorer. Elle devra revenir à la situation que nous avions prédite au début de la période de chaleur », selon la volonté de directeur général de la Sonabel.
Cela veut dire qu’il y aura des délestages mais beaucoup moins sévères que ceux que les populations vivent aujourd’hui. Dans le communiqué de l’accord, il y a en deuxième point, la réduction de la puissance importée suite à un manque de gaz et d’eau dans les barrages hydroélectriques. Le directeur assure qu’il y a des problèmes de délestages en Côte d’Ivoire aussi. C’est donc normal de donner ce qu’on a. Mais « la ligne a des problèmes », reconnait-il. L’équipe de la Sonabel travaille donc à trouver une solution à ce problème.