Des Burkinabè ont marché, le samedi 23 mai 2015 à Ouagadougou, pour dire non aux Organismes génétiquement modifiés (OGM) et contre la multinationale Monsanto.
A l’appel du collectif citoyen pour l’agroécologie, des Burkinabè ont marché dans la capitale contre la multinationale américaine Monsanto spécialisée dans la fabrication de semences OGM. «Nous ne voulons pas d’OGM ! Ma santé oui, Monsanto non !», pouvait-on lire sur des pancartes que brandissaient les marcheurs. De la place de la Révolution, une délégation des autorités avec à sa tête, le conseiller technique du ministre en charge de l’Agriculture, Robert Ouédraogo, attendait au rond-point des Nations unies pour recevoir un mémorandum des marcheurs. Un mémorandum qui, dans l’essentiel, demande au gouvernement un moratoire de dix ans pour qu’il n’y ait pas d’Organisme génétiquement modifié (OGM) au Burkina Faso. Le conseiller technique, tout en saluant la démarche du collectif qui, selon lui, suit la voie légale, a rassuré que le dossier sera examiné avec la plus grande attention dans des meilleurs délais.
Pour le coordonnateur national de la marche, Chistian Legay de l’ONG Autre terre, les OGM posent un problème sur la santé humaine et animale, sur l’environnement, sur la biodiversité. «Le Burkina ne doit pas être le cobaye de cette multinationale, Monsanto, qui n’est là que pour se faire de l’argent et s’enrichir sur le dos du peuple», a-t-il laissé entendre. Il a rappelé que Monsanto, ayant reconnu son échec dans le coton OGM, veut expérimenter un nouveau coton en rajoutant dans sa composition, un troisième gêne soit disant résistant aux herbicides, reconnu dangereux, toxique et cancérigène par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Dans ses laboratoires de recherche, il y a le sorgho et le niébé en expérimentation. Cette année, Monsanto a eu l’autorisation d’expérimenter le maïs. Dans deux ou trois ans, on trouvera ce maïs chez les producteurs, si on n'y prend garde», a-t-il fait savoir. M. Legay pense qu’il existe une autre alternative qui est l’agro écologie. «L’agroécologie biologique peut permettre de produire sainement et de qualité pour nourrir la population. L’agroécologie, c’est la solution pour une agriculture durable pour un pays comme le Burkina Faso. Les aliments sont meilleurs au plan nutritionnel», a-t-il relevé. Pour lui, à l’instar des autres pays, la marche de Ouagadougou a été une réussite. «Les citoyens ne sont pas d’accord avec les OGM dans ce pays. Aujourd’hui, il y a plus de 400 marches à travers le monde dans plus de 50 pays pour dénoncer Monsanto et les OGM», a-t-il confié.
Quant au secrétaire général du syndicat de l’agro-pastoral, Ousmane Tiendrebéogo, il a indiqué qu’il est temps pour le gouvernement du Burkina Faso de faire le bon choix. «Il faut laisser tomber les partenaires prédateurs comme Monsanto et s’attacher au bien de la population», a-t-il préconisé.
Adama SEDGO