Réunis en plénière le vendredi 22 mai 2015 à Ouagadougou, les députés de la Transition ont pris connaissance des mesures gouvernementales en matière de production et importation d’alcool, d’organisation des concours, d’entretien des infrastructures et du statut des avocats.
Les députés de la Transition sont soucieux de la santé des populations en matière de consommation d’alcool mais aussi, en matière d’intégration dans la Fonction publique ainsi que de l’entretien des routes et du statut des ’’hommes en noir de la justice’’. Pour ce faire, ils ont interpellé le Premier ministre et les ministres chargés de ces volets, le vendredi 22 mai 2015. A la question du député Léopold Somé relative à l’entrée massive des alcools frelatés sur le territoire burkinabè, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Hippolyte Dah, a indiqué que le phénomène est devenu une question de santé publique. Il a affirmé que le fait de frelater une denrée alimentaire est une forme de falsification et de tromperie du consommateur. Chose interdite par la loi en vigueur au Burkina Faso. Le ministre Dah a reconnu que ces derniers temps, le pays a connu une augmentation des unités de productions des boissons à base de fruits et de boissons alcoolisées mais également une importation en grande quantité des boissons alcoolisées.
Le statut des auxiliaires de justice en discussion au MEF
Il a rassuré les représentants du peuple que toutes ces activités sont règlementées par des textes dont la bonne application devrait garantir la sécurité du consommateur. Tout en exhortant la population à une consommation modérée de ces produits nocifs, le ministre a fait savoir que des contrôles sont effectués par des services compétents pour s’assurer de la qualité des denrées mises à la disposition des consommateurs.
Le deuxième volet de ces questions orales a porté sur la non-application des décrets portant Statut du corps des greffiers et celui du corps de la garde de sécurité pénitentiaire. Une préoccupation soulevée par le député Geoffroy Yogo. Dans sa déclaration lue par son directeur de cabinet, le ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, Garde des sceaux, Joséphine Ouédraogo, a déclaré que ces deux corps font partie des personnels qui concourent à l’animation du service public de la justice. Pour cela, a-t-elle souligné, depuis l’entrée en vigueur de ces deux lois, elles sont appliquées dans leur ensemble mais certaines de ces dispositions nécessitent des décrets d’application pris en conseil des ministres sur proposition du ministre de la Justice et de celui de l’Economie et des Finances. Il s’agit entre autres, selon elle, de l’article 45 portant Statuts du corps des greffiers qui fixent le classement indiciaire de l’emploi des fonctionnaires du corps des greffiers et la valeur du point indiciaire, le taux et les conditions d’acquisition des allocations familiales, la nature, le taux et les conditions des attributions d’allocation familiale, la nature, le taux et les conditions d’attribution des indemnités révisées à l’articles 42 de la loi … Elle a souligné également que la loi du 15 mai 2014 portant Statuts du corps de la garde de sécurité pénitentiaire contient une semblable disposition. Le processus des décrets d’application de ces lois est enclenché et relativement avancé, a dit la ministre de la Justice. Mais compte tenu de l’incidence financière que ces reformes pourraient occasionner, un travail technique est en train d’être fait au niveau du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) sur proposition du ministère de la Justice en vue d’aboutir à des propositions qui tiennent compte de la situation du pays, a-t-elle fait savoir.
L’organisation des concours, une préoccupation des députés
La troisième personne à éclairer la lanterne les députés est le ministre de la Fonction publique et de la Sécurité sociale, Augustin Loada sur l’organisation des concours de la Fonction publique. A ce sujet, le ministre a d’abord expliqué que la question du député Jonathan Tapsoba (l’auteur) comportait deux volets. Le premier touchait, a-t-il dit, les mesures prises par son département pour garantir l’organisation efficiente de la session 2015 des concours directs et la participation des personnes en situation de handicap à ces concours. Dans le second volet, l’organisation pratique des concours qui est remise en question. Selon le ministre, un communiqué d’ouverture précisant la nature des concours, le nombre de postes à pourvoir, les dossiers à fournir… est publié. Il est appuyé par un arrêté d’ouverture conformément aux textes qui organisent ces concours. Il a avoué que son département tient à une organisation réussie de cette session de 2015 avec la participation de tous les Burkinabè remplissant les conditions requises. C’est pourquoi, selon lui, dans la relecture des textes d’organisation des concours une large réflexion a été menée sur la participation des personnes handicapées. Et pour permettre à ces derniers de prendre part aux concours (chacun en fonction de son type d’handicap), un comité du ministère en charge de l’Action sociale verra bientôt le jour en vue d’aplanir les difficultés. Quant à la question de l’organisation pratique des concours, le ministre a reconnu l’insuffisance de fiabilité dans les épreuves administrées mais a précisé que pour des raisons de moyens humains et financiers, la forme « test de niveau », « test psychotechnique » reste la seule alternative.
La dernière personne à se prêter aux questions des députés est le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports. Daouda Traoré a exposé à la représentation, les difficultés liées à l’entretien des routes. Elles sont, selon lui, la conséquence de l’incivisme de certains usagers et des lois de la nature. Sur la qualité des matériaux utilisés, Daouda Traoré soutient que des équipes composées de techniciens qualifiés veillent au grain.
Donald Wendpouiré NIKIEMA
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