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Affaire Salifou Nébié: le SAMAB déplore la lenteur de l’enquête
Publié le samedi 23 mai 2015  |  FasoZine
Cimetière
© aOuaga.com par Séni Dabo
Cimetière de Gounghin : le juge Salifou Nebié repose dans sa dernière demeure
Lundi 9 juin 2014. Ouagadougou. Le juge constitutionnel Salifou Nebié, retrouvé mort dans la nuit du 24 mai dernier sur la route de Saponé, a été inhumé en présence de ses parents, amis, connaissances, collègues et de personnes qui ont demandé que vérité et justice se fassent sur sa mort. Photo : Antoine Kaboré, secrétaire général du Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB)




Le Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) a tenu ce vendredi 22 mai 2015 à Ouagadougou un point de presse. Objectif : livrer sa vision des dossiers judicaires majeurs en cours. Durant les deux heures d’échanges avec les journalistes, Antoine Kaboré, le secrétaire général du SAMAB, et ses collègues ont abordé essentiellement trois sujets : le point sur l’affaire Salifou Nébié, l’appréciation du report des assises criminelles, l’affaire relative aux propos du capitaine Issa Paré.

Le principal sujet de ce face à face avec la presse a été incontestablement l’affaire Salifou Nébié, nom du juge constitutionnel retrouvé mort le 24 mai 2014 sur la route de Saponé, commune rurale située au sud de Ouagadougou. Pour le SAMAB, un an après ce drame, le dossier n’a pas connu une avancée satisfaisante car aucun acte n’a été posé pour que les circonstances de l’assassinat soient élucidées.

« L’autopsie avait été posée comme un élément essentiel qui aurait pu permettre d’élucider les causes du décès du juge Nébié. A ce sujet, un médecin français a été commis. Il est venu et il a fait son travail. A la fin, nous ne savons pas quel a été le résultat de ce travail parce qu’on ne nous a jamais dit qu’il a pu fournir un rapport d’expertise. Nous demandons donc aux autorités judicaires de communiquer pour que nous puissions savoir ce qu’il en est et comment on peut faire pour faire avancer le dossier », a indiqué Antoine Kaboré avant de déplorer également que, depuis l’insurrection populaire, d’autres dossiers ont relégué l’affaire Nébié aux oubliettes.

Interpellé sur le rapport d’autopsie du Dr Chauchois qui aurait fuité dans la presse, Antoine Kaboré a affirmé l’avoir vu comme tout le monde et que de son avis un rapport d’expertise ne saurait se trouver sur Internet et dans les colonnes d’un journal. « Nous on ne sait pas si c’est le rapport ou pas. Nous souhaitons que l’autorité judiciaire puisse nous informer sur les conclusions de l’autopsie fait par le médecin français », a répondu M. Kaboré.

Il dit aussi ne pas comprendre pourquoi les personnes en charge du dossier ont refusé de collaborer avec des experts en téléphonie qui étaient prêts à mettre leur compétence dans la recherche de la vérité sur ce drame. « Les experts en question n’ont pas reçu l’autorisation nécessaire. On ne les a pas réquisitionné ni copté et c’est vraiment dommage ».

Le syndicat, a laissé entendre M. Kaboré, continuera de mettre la pression sur l’autorité politique et judiciaire afin que la vérité se manifeste sur ce crime. D’autre part, il a invité les populations et la presse qui détiendraient des informations relatives au dossier à contacter les magistrats en charge de l’enquête. « Nous pensons que c’est à ce prix que nous allons pouvoir élucider les circonstances de sa mort et trouver les auteurs de l’assassinat du juge Nébié », a ajouté le premier responsable du syndicat.

En ce qui concerne le report des assises criminelles, le SAMAB dit déplorer ce qui s’est passé. Pour eux, le barreau et le ministère de la justice pouvaient résoudre les questions litigeuses à l’interne et bien avant la tenue desdites assises. « Ce sont des questions connues d’avance et ce n’est pas à quelques jours de son début qu’il faudrait exiger telle ou telle chose. Ce report des assises porte un préjudice à tous les prévenus qui attendaient enfin qu’on leur situe sur leur sort », a dit en substance Antoine Kaboré.

Quant aux propos du Capitaine Issa Paré de la Gendarmerie nationale sur l’affaire des télécoms, le syndicat a suggéré que désormais les enquêteurs de la police et de la gendarmerie puissent coordonner avec le parquet pour éviter la tenue des propos contradictoires qui sèmeraient la confusion auprès de la population.

Dimitri KABORE
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