Un an après la découverte du, corps sans vie, du juge Salifou Nébié, les mobiles ayant abouti à la mort brutale dudit juge ne sont toujours pas élucidés, du point de vue judiciaire. Selon le procureur général, Laurent Poda, et le procureur du Faso, Désiré Pinguédewendé Sawadogo, même s’il n’y a jusque-là point d’inculpation, le juge d’instruction saisi depuis le 13 juin 2014, est toujours à pied d’œuvre pour un éventuel dénouement judiciaire de l’affaire Nébié. L’information a été portée à la presse, le vendredi 22 mai 2015, à Ouagadougou.
Le samedi 24 mai 2014, le corps sans vie du juge membre du Conseil constitutionnel a été retrouvé sur le tronçon reliant Saponé marché à Saponé village. Cette disparition brutale avait soulevé des suspicions qui, finalement ont abouti à un examen de corps et par la suite à uneautopsie. En plus, un juge a été désigné pour instruire le dossier. Pour communiquer sur le dossier et apporter à la population son état d’avancement, le procureur général, Laurent Poda et le procureur du Faso, Désiré Pinguédewendé Sawadogo, ont animé une conférence de presse le vendredi 22 mai dernier. L’occasion pour le procureur du Faso de rappeler succinctement l’historique de l’affaire ayant abouti aux différentes expertises. « Un médecin légiste burkinabè avait procédé à un examen de corps en lieu et place de ce qui a été demandé, motif tiré du manque de matériel pour accomplir la mission. Cet examen de corps réalisé, le mardi 27 mai 2014, a été complété par un examen scanographique qui a conclu que ‘’le fracas osseux du crâne consécutif à l’usage d’armes contondantes et/ou la fracture-luxation des vertèbres cervicales sont à l’origine de la mort de monsieur Nébié Salifou’’ ». Il a poursuivi dans sa déclaration liminaire que Cette expertise a été suivie d’une autopsie réalisée, le 4 juin 2014, par un médecin légiste français. « Le rapport de cet expert avait conclu à l’époque que la mort est consécutive à « un accident de la circulation, avec percussion violente par un engin indéterminé… ». Ces rapports contradictoires, selon lui, ne constituent, en aucun cas, un blocage de l’évolution du dossier dans la mesure où lesexpertises ne lient pas le juge. « Elles sont des avis techniques sur un point donné que le juge peut exploiter, fonder sa décision ou purement et simplement écarter ». L’instruction se poursuit avec d’autres actes qui seront accomplis dans les prochains jours. Pour le procureur du Faso, le parquet a estimé qu’il y avait, au regard des faits, assassinat et il a ouvert une information pour assassinat. Dans le même sens, le procureur général a laissé entendre que l’affaire requiert une certaine discrétion, dans la mesure où elle est judiciaire. Sinon, a-t-il fait remarquer, on risque de violer le secret de l’instruction. « Lorsque le juge d’instruction prend le dossier, il regarde et si les faits sont relativement faciles, il va le lire et il procède à des inculpations. Mais dans le cas d’espèce, le parquet n’a même pas trouvé qu’il y a quelqu’un contre qui on peut poursuivre de ces faits. Voilà pourquoi il a ouvert une information contre x », a-t-il relevé. Tous les deux ont déploré le manque de matériels à la disposition de la justice limitant fondamentalement le travail de la Balance. « La justice a ses limites. Pourquoi faut-il aller à l’étranger chercher un médecin-légiste ? C’est les limites de la justice ». A ce jour, plusieurs actes d’instruction ont été posés. Le juge a ordonné une commission rogatoire, procédé à plusieurs auditions, effectué des transports sur les lieux et ordonné des réquisitions à personnes qualifiées, selon les animateurs du point de presse. « Nous pouvons conclure que l’instruction se poursuit avec d’autres actesqui seront accomplis dans les prochains jours », a révélé le procureur du Faso1
Par Lassané SAWADOGO