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Mort du juge Salifou Nebié : le SAMAB dénonce le silence des autorités de la Transition
Publié le samedi 23 mai 2015  |  Le Quotidien
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© Autre presse par DR
10e Congrès du SAMAB : Haro sur les hors-la-loi !




Le syndicat des magistrats du Burkina (SAMAB) a organisé une conférence de presse, le vendredi 22 mai 2015, au sein du palais de Justice pour se prononcer sur l’affaire du juge Salifou Nébié, sur les rapports entre les magistrats et les auxiliaires de justice et d’autres points d’information.
Le 24 mai 2014, le peuple burkinabè faisait la découverte du corps, sans vie, du juge de la Cour d’appel de Ouagadougou, Salifou Nébié. A un an de sa mort « suspecte », le dossier semble être toujours en l’état, après le rapport de l’expert Français qui a conclu à « un accident ». Le syndicat des magistrats du Burkina (SMAB), s’insurge contre le silence des autorités de la Transition par rapport au dossier Nébié. Pourtant, « les autorités qui ont communiqué, pour nous dire qu’elles ont commis un médecin français ne sont jamais sortis pour nous dire que le travail qui a été fait, a permis qu’on ait une pièce médicale qui ait été envoyée dans le dossier », souligne Antoine Kaboré, secrétaire général du SAMAB. Pourtant, le SAMAB, en tant que justiciable, tient à ce qu’il y ait justice dans « l’assassinat » de son confrère, Salifou Nébié.

Le dossier Salifou Nébié oublié par les autorités de la Transition

Le secrétaire général et ses confrères, en fonction de ce qu’ils disposent comme preuves, ont conclu à l’assassinat. « Les circonstances constatées sur le terrain qui ont été confirmées plus tard par un ensemble de documents, notamment l’expertise qui a été menée par des médecins burkinabè, permettait effectivement de conclure à un homicide », déclare Antoine Kaboré. « Cette même conclusion des médecins burkinabè a permis aux autorités judiciaires d’ouvrir une information contre X pour des faits d’assassinat », poursuit-t-il. Selon les magistrats, « depuis l’insurrection, un certain nombre de dossiers bénéficient de l’attention bienveillante des autorités allant dans le sens de clarifier les circonstances de ces crimes. Pour le cas du dossier Salifou Nébié, nous n’avons pas eu la même bienveillance et cela nous amène à nous inquiéter parce que tous les dossiers doivent être traités au même niveau ou du moins avec la même diligence », s’indigne Antoine Kaboré.

Tout n’est pas rose entre magistrats et avocats

Le SAMAB n’apprécie pas positivement la décision du barreau de « prendre en otage une instance pour juger des personnes qui sont privées de liberté pour des questions pécuniaires » bien qu’il ne remette pas en cause la légitimité de leurs revendications. Un des trois points des accords, était l’élucidation de tous les dossiers pendants concernant des magistrats devant les juridictions. Antoine Kaboré assure que : « Nous avons pris le temps de vérifier auprès de toutes les juridictions du Burkina. C’est autant devant les tribunaux de grande instance et devant les Cours d’appel et au jour d’aujourd’hui, nous n’avons pas de dossier qui implique un magistrat et qui serait pendant devant une juridiction et qui n’est pas jugé ». Le syndicat, tout en réfutant toute idée de poursuite pour diffamation, demande aux avocats, de leur dire « C’est le dossier de qui et devant quel tribunal du Burkina, ce dossier est pendant ?». Les magistrats ne sont pas d’accord pour l’extension de la Maison de l’avocat dans la cour du palais d’autant plus que les normes en vigueur n’ont pas été respectées.

Vers des conférences de presse coordonnées

Pour ce qui concerne les rapports entre les magistrats et les officiers de police judiciaire (OPJ), le SAMAB remarque que « la police judiciaire a décidé de communiquer sur un certain nombre d’activités qu’elle mène ». Antoine Kaboré, s’inquiète tout de même, de la nouvelle tournure des conférences de presse organisées par les OPJ. « Là où il y a un problème, c’est lorsque ces présentations prennent l’allure à créer une cacophonie entre ce qui se fait à la police judiciaire et ce qui se fait à la Justice », estime-t-il. Il propose donc « que ces services se concertent pour qu’on ait des conférences de presse beaucoup plus sereines »1
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