L’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) a finalement obtenu gain de cause de sa réserve formulée contre le joueur du Canon du Sud Yacouba Ouédraogo, qui a été aligné lors de la 27e journée alors qu’il était sous le coup d’une suspension pour avoir totalisé trois cartons rouges. Et du coup le fossé s’est rétréci entre le leader, le RCB, et son dauphin. Ce qui n’est pas pour plaire au président des Tigres de Diarradougou, Adama Tapsoba, qui s’indigne de cette décision de la commission de discipline. C’était au cours de cette interview qu’il nous a accordé hier à son bureau.
Le litige entre l’EFO et le Canon du Sud a finalement connu son dénouement. L’EFO engrange deux points supplémentaires et se rapproche du RCB. Que vous inspire cela ?
Nous n’étions nullement préoccupés par cette réserve parce que, pour nous, les gens sont suffisamment responsables pour ne pas prendre des décisions hasardeuses ou partisanes susceptibles de remettre en cause le championnat national et les sacrifices consentis par les joueurs et les dirigeants durant une saison. Le titre de champion national se mérite et ne s’acquiert nulle part ailleurs que sur le rectangle vert. C’est notre conviction, et par rapport à cette réserve, il nous a été dit qu’une enquête serait diligentée pour situer les responsabilités. Nous croyons savoir que l’enquête est terminée, même si officiellement nous n’avons rien reçu de nos instances dirigeantes sur les résultats de l’enquête. C’est par la voie des ondes que nous avons appris que l’EFO a gagné son match sur tapis vert.
Un seul point vous sépare désormais de votre poursuivant immédiat qui est l’EFO. Cela vous inquiète-t-il ?
Si en réalité la réserve de l’EFO a abouti, cela veut dire qu’elle obtient deux points supplémentaires. Mais je ne peux rien vous confirmer à ce niveau parce que jusqu’aujourd’hui (N.DL.R. l’interview a été réalisée hier jeudi), nous n’avons reçu aucune correspondance officielle des instances dirigeantes de notre football à ce sujet. J’ai même appelé la Ligue de football de l’Ouest qui m’a dit qu’elle n’a reçu aucun document concernant le litige entre l’EFO et le Canon du Sud. Nous attendons le précieux document pour comprendre davantage ce qui a motivé cette décision de la commission de discipline, laquelle permet à l’EFO d’obtenir deux points de plus.
Vous semblez très déçu ?
C’est normal avec ce qui est en train de se passer, et cela est dommage pour notre football. Je suis vraiment déçu de ce qui arrive à ce championnat qui tire vers sa fin. Je ne vais nullement à l’encontre des textes qui régissent notre football. Loin de là ; seulement, c’est l’interprétation ou l’application de ces textes qui posent souvent problème. Je suis déçu que ce soit toujours la même situation qui se répète au fil des saisons au profit de la même équipe. Et c’est ce qui est étonnant et déplorable. Ce n’est pas avec ça que nous sortirons un vrai champion qui nous représentera valablement sur l’échiquier international. Pour moi, il y a eu maldonne quelque part dans cette affaire.
Que voulez-vous dire par maldonne ?
Depuis le 30 avril, les décisions de suspension des joueurs ont été portées à la connaissance de tout le monde. Des correspondances ont été adressées à tous les clubs, aux ligues et j’en passe avec les noms des joueurs concernés. Le match EFO / Canon du Sud s’est pourtant joué le 3 mai. Je ne peux pas comprendre qu’on accepte de fermer les yeux sur ces correspondances pour aligner un joueur suspendu. Mais comme nous n’avons pas été officiellement saisis des motivations de cette décision, je ne vais pas trop m’étendre là-dessus. Voilà pourquoi je disais plus haut que nous attendons les détails de cette décision avant de nous prononcer sur.
Vous êtes toujours en tête du classement. Est-ce à dire que le titre est compromis pour le RCB à deux journées de la fin du championnat ?
Pas du tout. Nous jouons pour être champions, et nous allons tout mettre en œuvre pour atteindre notre objectif. Je ne peux toujours pas m’empêcher de vous dire que ce qui se passe aujourd’hui est vraiment regrettable pour un football qui se veut professionnel. Ce qui est sûr, l’histoire nous dira la vérité.
Propos recueillis par
JAK