La Fédération des églises et missions évangéliques du Burkina (FEME) se désolidarise de tout mouvement ecclésial, protestant soit-il, qui va à l’encontre des recommandations bibliques relatives à l’homosexualité, marque son opposition à toute forme de bénédiction de couple homosexuel et invite tous ceux qui vivent une situation d’homosexualité à se repentir afin de se réconcilier avec «Dieu qui les aiment tant ». Ce sont entre autres, les positions réaffirmées par l’organisation faîtière des structures évangéliques au cours d’une conférence de presse le 21 mai 2015 à son siège à Ouagadougou.
Le 17 mai dans la mouvance de la journée internationale contre l’homophobie, l’Eglise protestante unie de France (EPUdF) , une petite communauté de quelque 100 000 membres, a décidé de laisser le choix à ses 500 pasteurs de bénir les couples homosexuels. Cette information, abondamment relayée par les médias internationaux, a eu l’effet d’une bombe chez les évangéliques même en France. Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) et la Fédération des évangéliques de France (FEF), auxquels appartiennent la quasi-totalité des protestants de France, se sont démarqués promptement d’une telle décision qui, à leurs yeux, est totalement contraire aux principes bibliques.
Au Burkina, tous les évangéliques sont appelés des protestants ou des « merka » en référence aux Etats-Unis d’Amérique d’où les premiers missionnaires de cette confession sont venus en 1921. Très vite la décision de l’EPUdF a suscité des interrogations dans notre pays, où certains ont pu même penser que cette décision émane d’une instance supranationale et s’impose de ce fait à toutes les églises nationales du moins dans les anciennes colonies de l’Hexagone. Ce qui a fait sortir la Fédération des églises et missions évangéliques de sa réserve le 17 mai 2015 à travers une conférence de presse. Le président de cette instance, le pasteur Samuel Yaméogo, entouré de ses collaborateurs, a dit sans ambages : «La doctrine biblique est claire sur l’homosexualité, l’Ecriture la condamne aussi bien que toute autre forme de relation sexuelle hors mariage.
A titre d’exemple, nous avons quelques cas éloquents : il s’agit de Sodome et Gomorrhe, deux villes qui excellaient dans cette pratique. La sanction divine contre ces villes a été sans appel, elle ont toutes deux été transformées en cendres ». Et l’homme de Dieu de citer une panoplie de références bibliques : Gn 19 : 4-25 ; Gn2 :24 ; Lévitiques 20 :13 ; Romains 1 : 25-28, etc. C’est pourquoi les autorités ecclésiastiques ont «réaffirmé avec force» : «que le salut est offert gratuitement à toute personne qui se tourne vers Dieu dans le respect de sa parole ; que la FEME marque son opposition à toute forme de bénédiction de couple homosexuel ; qu’elle récuse toute forme d’interprétation fantaisiste, moderniste et révisionniste des passages bibliques relatifs à l’homosexualité ….». Toutefois, les hommes d’Eglise ont dit qu’ils ne condamnent pas les homosexuels, mais la pratique de l’homosexualité ; c’est pourquoi ils ont fini par lancer « un appel à tous ceux qui vivent dans une situation d’homosexualité à se repentir afin de se réconcilier avec Dieu qui les aiment tant».
Abdou Karim Sawadogo