La cérémonie officielle de lancement des activités commémoratives du quarantenaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a eu lieu le 21 mai 2015 dans la salle des banquets de Ouaga 2000. L’évènement est placé sous le thème « Une vision, un destin commun ».
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a 40 ans. Et quarante ans, ce n’est pas quarante mois, encore moins quarante jours. C’est tout de même un signe de longévité, surtout pour une institution dont on ne vendait pas cher la peau à sa création. Le Burkina, Etat membre, ne peut alors rester insensible à ce fait, d’où l’organisation d’activités commémoratives pour célébrer ce quarantenaire. Qu’on se le dise : contrairement à une opinion fort répandue, l’institution peut s’enorgueillir d’avoir un bilan fort honorable.
A son actif, l’implication dans la résolution des crises, les participations au maintien de la paix dans l’espace communautaire, la suppression de visas entre les quinze Etats membres, l’instauration du droit de résidence et d’établissement, la mise en œuvre du passeport biométrique CEDEAO et l’effectivité du Tarif extérieur commun. Mieux, l’institution ne veut visiblement pas dormir sur ses lauriers ; en attestent certains grands chantiers intégrateurs d’ordre infrastructurel, à l’image de l’autoroute côtière Lagos-Accra-Abidjan, de l’autoroute de désenclavement de l’hinterland sahélo-saharien, de la boucle ferroviaire Abidjan-Ouaga-Niamey-Cotonou, du gazoduc ouest-africain et du pool ouest-africain de distribution d’électricité.
A ces défis, le chef de l’Etat burkinabè, Michel Kafando, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a ajouté d’autres, et non des moindres, afin que le processus d’intégration ait un impact plus significatif sur le développement de nos Etats, ce qui permettra d’améliorer substantiellement les conditions de vie des populations à la base. Et le président de la Transition d’exhorter : «Pour cela, nous devrons nous investir, sans réserve, pour renforcer la visibilité et la crédibilité du processus d’intégration, à travers notamment l’accélération du processus d’harmonisation des politiques macroéconomiques, le développement du capital humain et des infrastructures économiques, la création de la monnaie unique en 2020, et l’effectivité des droits reconnus en matière de libre circulation des personnes et des biens ». Et comme pour abonder dans son sens, le représentant-résident de la CEDEAO au Burkina, Mohamed Diakhité, a souhaité le passage d’une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples, en phase avec l’histoire de migration et de la mobilité de nos populations. Le premier responsable de l’institution au Pays des hommes intègres a enfin notifié la ferme volonté de la Communauté de rester aux côtés du Burkina, qui traverse l’épreuve d’une transition politique.
Issa K. Barry