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Une lettre pour Laye : un caillou dans les souliers de Michel Kafando
Publié le vendredi 22 mai 2015  |  L`Observateur Paalga
Michel
© AFP par Romaric Hien
Michel Kafando, président de la transition du Burkina




Cher Wambi,

Tu l’as sans doute déjà appris depuis la tenue les 09 et 10 mai 2015 du VIe congrès ordinaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ancien parti au pouvoir, la page Assimi Koanda est définitivement tournée, et avec elle, la transition, assurée depuis les événements des 30 et 31 octobre 2014 par Léonce Koné.

Place maintenant à Eddie Komboïgo à la tête du bureau politique national, fort de 106 membres pour repartir à la conquête du pouvoir perdu.

Mais à quelque six mois des élections, l’opinion s’impatiente de découvrir l’oiseau rare que le CDP relooké jettera dans l’arène.

Serait-ce Kadré Désiré Ouédraogo, le président de la Commission de la CEDEAO, comme le prétendent ceux qui se disent dans le secret des dieux ?

Rien n’est moins sûr.

En attendant, cher cousin, le plus dur reste à venir.

Le CDP connaît déjà le terrain, certes, mais comment rattraper l’avance déjà prise par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), son coéquipier et complice de 26 longues années, et l’Union pour le progrès et le changement (UPC), qui ne date pas non plus de la dernière pluie ?

Sans oublier, cher Wambi, le Général Yipènè Djibril Bassolé et sa Nouvelle alliance du Faso (NAFA) qui promettent de déjouer les pronostics.

Oui, la sagesse nous enseigne que c’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon, j’ai donc hâte de voir au soir du 11 octobre prochain la portée réelle de ces communiqués de guerre qui fusent de partout.

Cher Wambi, le nouveau code électoral voté le 7 avril 2015 par le Conseil national de Transition est devenu depuis, un véritable caillou dans les souliers de Michel Kafando. Voté sur l’instigation des faucons de la Transition (ce n’est pas seulement sous Blaise Compaoré qu’il y en avait), l’objectif avoué du texte, au-delà des innovations majeures qu’il comporte, est d’exclure des prochaines élections nombre de gourous de l’ex-majorité et du Front républicain qui ont soutenu le projet de modification de l’article 37.

Les défenseurs de la nouvelle loi ont beau arguer que le texte n’exclut pas des individus mais des comportements, l’effet risque d’être le même quand viendra le temps du dépôt des candidatures. Le Président du Faso et le gouvernement font d’ailleurs depuis, l’objet de pressions pour trouver une solution à ce code qui jure avec le principe d’inclusion professé par la Charte. Certains ne mettent pas des gants pour le rappeler à nos dirigeants. Ce fut, m’a-t-on dit, le cas à Accra où s’est tenu le 47e sommet de la CEDEAO. Ses pairs auraient en effet clairement demandé à M’ba Michel l’organisation d’élections inclusives, apaisées et respectueuses de la Constitution.

Reste maintenant à savoir, cher cousin, comment une telle doléance peut encore être agréée puisque les textes ne peuvent plus être réélus au risque de tomber précisément dans les interdits de la CEDEAO qui proscrivent la modification des textes électoraux six mois avant la date des scrutins. S’achemine-t-on vers des pressions sur le Conseil constitutionnel pour qu’il lève le pied quand viendra le temps des candidatures ? Je ne saurais te le dire.


Cher Wambi, la crise qui secoue True gold mining (TGM) n’est pas près de trouver solution. Comme tu le sais, il y a quelques mois de cela, cette société minière située à Namissiguima dans le Yatenga avait été l’objet d’actes de vandalisme de la part des habitants de la localité qui, entre autres griefs, voyaient d’un mauvais œil la proximité de l’entreprise avec Ramatoulaye, considéré par certains disciples de Mahomet comme un lieu de l’islam, et les effets pervers qu’une telle installation pouvait avoir sur les mœurs. Même si pour certains observateurs, il y avait des non-dits dans cette affaire.

Toujours est-il, cher cousin, que TGM a été contrainte de mettre en veilleuse ses activités, et depuis, des tractations sont menées entre les différents protagonistes sous l’égide de l’Etat pour trouver une solution de sortie de crise dans l’intérêt bien compris des différentes parties. En début de semaine, on pensait d’ailleurs que le problème était réglé puisque la réouverture de la mine avait été décidée.

Hélas, le différend semble encore loin d’être aplani. En témoigne cette correspondance datée du 13 mai 2015, du Cheick Aboubacar Maiga II en personne qui indique au ministre de l’Energie et des Mines que «toute la population de Namissiguima exige le départ de la société». Le lendemain 14, ce sont 45 imams principaux et imams adjoints de la Tidjania du Burkina qui se réunissaient à Ouagadougou pour une assemblée générale à l’issue de laquelle ils ont embouché la même trompette et écrit au gouverneur de la région du… Centre. Tu vois bien, cher Wambi, qu’avec ces deux fatwas que je te propose, le problème reste entier. Lis donc !

Le guide spirituel

A

Monsieur le ministre des Mines et de l'Energie

Ouagadougou

Objet: Réponse à votre lettre relative à la relance du dialogue entre la société minière et les populations affectées par la mine de Karma

Monsieur le Ministre,

J'ai reçu votre lettre n°015-0327/MME/SG du 11-05-2015 relative à l'objet sus-cité. Nous vous remercions pour l'importance que vous m'accordez et l'intérêt que vous portez à cette question.

Nous n'avons pas eu de représentation à la rencontre de concertation tenue à Ouahigouya le 12 mai dernier parce qu'on ne peut pas s'asseoir autour d'une même table avec les représentants de TGM.

Je ne cesserais de vous rappeler, Monsieur le Ministre, que toute la population de la commune de Namissiguima exige le départ de la société minière True Gold.

Tout en implorant Allah de vous assister dans toutes vos missions, je vous prie, Monsieur le Ministre, d'agréer l'expression de mon profond respect.

Cheick Aboubacar Maïga II

Commandeur de l’Ordre national

Ampliations:

- Premier ministère.

- MATDS.

- Gouvernorat.

Les Imams principaux et leurs adjoints de la

Communauté Islamique de la Tidjania du

Burkina Faso



A

Monsieur le Gouverneur de la Région du

Centre

Ouagadougou

Objet : Désapprobation et rejet de l'installation de la Société minière True Gold à Ramatoulaye (Site de Karma)

Monsieur le gouverneur,

Nous, imams principaux et imams adjoints de la Communauté islamique de la Tidjania du Burkina Faso, Commune de Ouagadougou, réunis en Assemblée générale ce jour 14/05/2015 dans sa grande mosquée à Ouagadougou :

- apportons notre soutien indéfectible à la population de Ramatoulaye avec à leur tête Son Eminence Cheick Aboubacar Maïga II dans leur combat contre l'installation de la Société minière True Gold à Ramatoulaye, lieu saint de l'Islam au Burkina Faso;

- désapprouvons et rejetons avec la dernière énergie le projet d'installation de la Société True Gold à Ramatoulaye, qui va immanquablement et inévitablement impacter le lieu de culte Ramatoulaye, et porter préjudice à la pratique religieuse, notre raison d'être ;

- invitons les autorités à plus de discernement et de responsabilités, en tenant compte des aspirations des populations qui, somme toute, font l'ETAT.

En outre, nous sommes les promoteurs de la paix et de la cohésion sociale dans les mosquées par nos prières, et nous vous invitons à l'écoute responsable pour que des situations de non-paix ne viennent ni de vous, ni de nous.

Ont signé les Imams

Ampliation: - Gouverneur de la Région du Nord

Général El Hadj Aboubacar Sangoulé Lamizana ; dix ans déjà !

Oui, cher Wambi, le mardi 26 mai 2015 marquera, en effet, le dixième anniversaire du rappel à Dieu du père de nos forces armées, mais aussi de celui qui présidera aux destinées de la vieille Volta du 3 janvier 1966 au 25 novembre 1980.

J’ai donc nommé Feu le Général El Hadj Aboubacar Sangoulé Lamizana dont la mémoire sera célébrée dès le dimanche 24 mai 2015 à travers visites, prières et recueillements sur sa tombe par les parents, officiels, invités, et amis au cimetière de Gounghin de 8h à 12h.

La journée du lundi 25 mai, elle, sera consacrée à la lecture du Coran et à un doua (bénédictions) à son domicile familial de la zone du Bois de 7h 30 à 18h 30 mn.

Enfin suivra la journée commémorative du 10e anniversaire du décès le mardi 26 mai 2015 de 7h à 11h 30 toujours à son domicile familial de la zone du Bois.


Nul doute qu’à l’instar de Tipoko l’Intrigante, dont je t’ouvre ci-après le carnet secret, tu y feras le déplacement pour rendre hommage à ce précurseur, qui était toujours habité par la sagesse.


n Grande date dans les annales de la justice burkinabè que ce vendredi 22 mai 2015 que s’approprie le Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) à travers une conférence de presse qu’il donne à partir de 9h au Tribunal administratif au Palais de justice de Ouagadougou.

A l’ordre du jour :

- point sur l’affaire Salifou Nébié ;

- appréciation du report des assises criminelles ;

- affaire relative aux propos du capitaine Issa Paré ;

- analyse des affaires judiciaires en cours.



- C’est un secret de polichinelle, depuis le 7 mai 2015 les organisations professionnelles des médias et le Conseil supérieur de la communication (CSC) se regardent en chiens de faïence.

En cause, la mesure de suspension des émissions d’expression directe prise par ce dernier.

Après le langage de sourds qui s’est installé entre les deux protagonistes de la scène médiatique, c’est désormais un bras de fer qu’ils nous servent.

Mais ira-t-on jusqu’à ce sit-in que les organisations professionnelles des médias nous promettent le 27 mai devant le CSC ?

En attendant, en tout cas, Dame Nathalie et les siens sont soumis à un ultimatum de 72h depuis cette soirée du 20 mai dernier.



- Dans le cadre de la promotion d’un environnement sain, des jeunes de la ville de Ouagadougou se sont organisés en union pour collecter des sachets plastiques qui sont stockés dans différents quartiers de la capitale. Pour les encourager à poursuivre l’œuvre, le gouvernement de Luc Adolphe Tiao avait entrepris de racheter ces déchets à raison de 125 F le kilogramme. Suite aux événements de fin octobre 2014, le projet a été perturbé. Pour en savoir davantage, les promoteurs du projet ont rencontré les autorités, qui ont indiqué qu’il y avait des problèmes budgétaires pour continuer à soutenir l’initiative, chose qui n’a pas convaincu les jeunes, lesquels soutiennent que le projet était fonctionnel, puisqu’il a acquis des véhicules de transport des sachets et autres matériels. Le hic dans tout ça, c’est que les déchets sont entreposés dans les quartiers et sources de désagréments pour les voisins compte tenu des odeurs et de la présence de bestioles. Et avec l’hivernage qui s’installe, le vent les éparpille un peu partout, remettant à zéro tout le travail de salubrité publique qui a été fait. Les responsables du projet lancent donc un appel au gouvernement et à d’autres partenaires à les aider, surtout que certains d’entre eux se sont endettés pour mener l’activité, qui est devenue leur gagne-pain quotidien.



- La Société de cardiologie du Burkina (SOCARB) aura bientôt 14 ans d’existence. Trois ans après les quatrièmes journées scientifiques, elle organise du 23 au 26 juin 2015 les cinquièmes sous le thème de : «La santé cardiovasculaire de la femme», avec comme marraine, la représentante-résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso.

Les spécialistes soulignent que les maladies cardiovasculaires constituent un fléau mondial. Elles sont, en effet, la première cause de mortalité dans les pays développés et le seront dans un proche avenir dans ceux en développement.

Actuellement, les statistiques montrent une nette prédominance des affections cardiovasculaires chez la femme, surtout pendant la grossesse (préélampsie, éclampsie, cardiopathie du péripartum, valvulopathie). Ces pathologies, indique-t-on, sont aujourd’hui en expansion au Burkina et responsables de nombreux décès.

La SOCARB, qui est résolument engagée dans la prévention et le traitement des affections cardiovasculaires, entend réussir la rencontre scientifique prochaine de niveau international. Ce rendez-vous, qui regroupera environ 1000 participants du Burkina, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, est pour le Pays des hommes intègres un véritable défi.



- Qu’est-ce qui se passe au sein des alphabétiseurs ? La question mérite d’être posée au regard des récriminations de ceux qui exercent dans la région du Centre, notamment à Pabré et à Tanghin-Dassouri. Ils sont payés 100 000 par campagne de 4 mois et pour un volume horaire de six (6) heures par jour. Malgré les promesses de revoir les tarifs à la hausse pour permettre aux enseignants de faire face aux frais de loyer et de déplacement, rien n’y fit. Pire pour la campagne 2014-2015 aucun copeck n’a été versé à ceux qui se battent pour sortir les populations rurales de l’ignorance. Sachant l’importance de l’alphabétisation dans un pays à fort taux d’analphabétisme comme le nôtre, il y a lieu de prendre des mesures urgentes pour que le découragement ne gagne pas les rangs et remette en cause les acquis.



Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."



Ainsi va la vie.

Au revoir.



Ton cousin Passek Taalé
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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