Porté sur les fonts baptismaux le jeudi 07 mai 2015, le Mouvement pour l’accompagnement de Roch à Kosyam (MARK) est décidé à atteindre son objectif. Malgré le désaveu du MPP, Lucien Ilboudo persiste et signe. «On accuse le parti d’avoir créé le MARK et comme il ne l’a pas fait, il l’a dit » : «Dès que Roch sera à Kosyam, notre objectif sera atteint. C’est même possible que MARK disparaisse», a-t-il clamé le mercredi 20 mai 2015 dans nos locaux.
D’où vous est venue l’idée de créer le MARK ?
Nous avons réfléchi avec des camarades à la création d’un mouvement pour accompagner le candidat Roch Marc Christian Kaboré à la victoire lors de l’élection présidentielle du 11 octobre prochain. Nous n’avons pas voulu emprunter les sentiers battus tels que : «Association pour le soutien de» et pour cela, il nous fallait un nom original. Il y a eu plusieurs propositions et en fin de compte, nous avons choisi MARK.
Mais qu’est-ce qui vous distingue des autres associations de soutien à une personnalité ?
Nous sommes une conscience d’une partie du peuple, des jeunes dynamiques, engagés et déterminés, avec une bonne connaissance du terrain. A titre d’exemple, à deux semaines de la création du MARK, nous pouvions faire un bilan de l’enrôlement de la population, car à cette date déjà nous étions sur le terrain avec plus de 25 000 flyers pour la sensibilisation. Rien que le lundi 18 mai, jour de la clôture de l’enrôlement, nous étions à Zorgho pour amener les gens à s’inscrire sur les listes électorales.
Vous êtes évidemment membre du MPP. Depuis quand avez-vous adhéré à ce parti ?
Je suis membre du MPP depuis sa création. Mais tous les membres du MARK ne sont pas du MPP. Dans la mise en place des structures du parti, beaucoup de jeunes n’ont pas eu de postes. Certains, lorsqu’ils ne sont pas responsabilisés, ne veulent pas travailler et d’autres tombent dans l’inaction. Le rôle de notre structure est de récupérer ces gens-là afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes en faveur de notre candidat.
Vous étiez un militant engagé du CDP et de la FEDAP-BC. N’est-ce pas le même concept et les mêmes méthodes que vous avez voulu transposer au MPP ?
J’ai été membre fondateur de la FEDAP-BC malgré moi. Nous avons été conviés à l’assemblée constitutive pour notre dynamisme. Mais certains ne voulaient pas de nous, car ils nous considéraient comme des filleuls de Salif Diallo. J’ai quitté la FEDAP-BC après les élections de 2010, car nous étions arrivés à la conclusion que cette structure n’ira pas loin. La FEDAP-BC a été créée pour faire de François Compaoré un candidat à la présidence du Faso. Quand les initiateurs se sont rendu compte que ce projet est mort-né, ils se sont focalisés sur la modification de l’article 37 afin de faire de Blaise Compaoré un président à vie du Burkina.
Au MARK, nous avons des idées plus nobles. Notre candidat n’est pas encore président. Nous allons travailler à convaincre les électeurs que Roch Marc Christian Kaboré est le meilleur candidat pour conduire le Burkina à bon port.
C’est de cette façon qu’on instaure petit à petit le culte de la personnalité et de l’indispensabilité.
Nous sommes très loin de cette logique, car dès que Roch sera à Kosyam, notre objectif sera atteint. C’est même possible que MARK disparaisse. Pour éviter le culte de la personnalité à l’avenir au Burkina, nous allons interpeller le CNT afin que l’article 37 soit classé parmi les articles qui ne peuvent pas faire l’objet de révision.
Pour animer un tel mouvement, il vous faut quand même des ressources. Combien a coûté cette mise sur orbite ?
C’est l’engagement qui mène à tout. Le bureau de la structure compte 33 membres. Nous avons instauré une cotisation spéciale de 10 000 F CFA par personne. Certains sont allés au-delà de cette obligation et d’autres ont mis leur domaine de compétences à contribution. A titre d’exemple, un camarade et moi, qui sommes du monde de la communication, avons conçu et imprimé les supports de la cérémonie de lancement.
Tout cela n’a pas empêché le MPP de se démarquer de votre organisation. On pensait pourtant que vous avez eu l’imprimatur de Roch pour vous lancer dans cette aventure. N’est-ce pas parce que les gens ont critiqué le MARK en le comparant à la FEDAP-BC que le parti a reculé ?
Dire la vérité n’est pas une démarcation. On accuse le parti d’avoir créé le MARK et comme il ne l’a pas fait, il l’a dit.
En dehors de la politique que fait Lucien dans la vie ?
Je suis directeur d’une jeune entreprise dénommée Impact-com, c’est-à-dire Burkina imprimerie, papeterie et communication. Avant de m’installer à mon propre compte, j’ai aidé plusieurs journaux de la place à mettre en place leur système de distribution en occupant le poste de directeur commercial. Il s’agit notamment de L’Ouragan, Sport plus, Le Démocrate, La Nouvelle Tribune, Le Journal du soir.
Adama Ouédraogo Damiss & Moumouni Simporé