SAP: une reprise annoncée, après 108 jours de grève

News

Économie

Article

Économie

Publié le vendredi 22 mai 2015 | Sidwaya

© Autre presse par DR
SAP: une reprise annoncée, après 108 jours de grève

La Société africaine de pneumatique (SAP) a connu une saignée, conséquence d’une grève de cent huit jours des travailleurs. Cela a entraîné près de quatre milliards de F CFA de pertes selon la directrice générale, Isabelle Garango, qui a annoncé, le 20 mai 2015 à Bobo-Dioulasso, la reprise de la production.

Mercredi 20 mai 2015 à la Société africaine de pneumatique, c’est toujours le silence. Avant de franchir l'entrée, la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) fait le contrôle. Dans la cour, quelques ouvriers, de bleu vêtus, font le nettoyage. Le bruit de la tondeuse de gazon est même grinçant. Dans l’usine de fabrique de pneus, de chambres à air et autres objets, il y a de l’activité également. Ceux qui y travaillent font l’inspection des machines qui ont arrêté de meugler pendant cent huit jours, suite à la grève des 400 travailleurs. Ce sont au total 267 machines qui vont être inspectées, selon le directeur technique, Ousseyni Diawara. Ces activités en cours sont en réalité un prélude à la reprise de la production dans cette entreprise qui a subi un arrêt « mortel », diagnostique la directrice générale, Isabelle Garango. «Nous ne savons pas si nous allons pouvoir continuer l’activité», a-t-elle fait comprendre avant d’égrener les pertes en F CFA qui sont entre autres : 2,5 milliards de perte en production, 1,8 milliard pour ce qui est de la commercialisation, 180 millions du côté des fournisseurs locaux. En termes d’impôts et de frais de douanes, il a été enregistré 600 millions de pertes et plus de 200 millions dans la sous-traitance. « Notre part de marché est en train de se réduire », a renchéri la directrice générale. Cependant, elle a annoncé que la production va reprendre bientôt. Cela, grâce à la volonté des grévistes qui ont accepté de revenir s’inscrire pour reprendre le travail. Sur les 400 travailleurs, seulement 50 ne se sont pas inscrits, a indiqué Isabelle Garango. Parmi eux, il y a des démissionnaires et des départs pour raison de retraite. Mme Garango a dit avoir tiré des leçons de cette grève : il faut une bonne communication, une bonne compréhension, des délégués de personnels responsables. La confiance ayant été effritée, la directrice générale de la SAP entend trouver un médiateur qui va contribuer à ramener la quiétude au sein de la société. En plus, un audit financier et économique est envisagé. Pour rappel, les travailleurs de la SAP sont allés en grève depuis le 12 janvier 2015. Ils exigeaient de la direction générale, l’amélioration de leurs conditions de vie, une indemnité de logement, une hausse du taux d’échelon. Il y a également la mise en application d’une décision judiciaire pourvue en cassation par la direction générale. « Elle n’est pas exécutoire. On pouvait engager des négociations », a déclaré Isabelle Garango.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO