La commémoration au plan national du 40e anniversaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été lancée, le jeudi 21 mai 2015 à Ouagadougou, sous la houlette du président du Faso, Michel Kafando.
Le 28 mai 2015 va marquer les 40 ans de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La commémoration, placée sous le thème «Une vision, un destin commun», a débuté au plan national, le jeudi 21 mai dans la salle des Banquets de Ouaga-2000 par une cérémonie sobre mais riche en symbole. Hymne de la CEDEAO exécuté par la fanfare de la gendarmerie nationale, prestations de troupes traditionnelles burkinabè et allocutions ont été appréciés notamment par les autorités nationales, le corps diplomatique et les représentants des communautés ouest africaines. Le représentant de la Commission de la CEDEAO au Burkina Faso, Mohamed Diakité a indiqué que la commémoration permet à la communauté, d’une part de faire le bilan des acquis de 4 décennies d’existence. Il va s'agir, d’autre part, de se pencher sur les défis qui restent à relever pour passer d’une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples, comme le stipule la vision 2020 de l’institution. «En prônant l’intégration des peuples, notre communauté est en phase avec l’histoire dans la mesure où les populations de l’Afrique de l’Ouest se caractérisent bien avant la colonisation par leur mobilité à travers les migrations essentiellement dans la sous-région» a soutenu M. Diakité. Selon les statistiques de la Commission, 7,5 millions de migrants ouest africains, soit 3% de population régionale habitent dans un pays de la CEDEAO autre que le leur. «La question de la libre circulation des personnes et des biens demeure un axe essentiel du processus d’intégration à consolider», a renchéri le représentant de la commission de la CEDEAO. Pour le président du Faso, ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, Michel Kafando le quarantenaire offre l’occasion de faire une introspection, sans complaisance du parcours de construction de la CEDEAO, de relever aussi bien ses acquis, ses atouts ainsi que ses faiblesses. Et surtout, «de poursuivre, avec détermination la réalisation des politiques communes et des différents chantiers intégrateurs en vue d’assurer le meilleur devenir de nos laborieuses populations».
Egrenant les acquis de la CEDEAO, le président Kafando a cité la résolution de crises et l’engagement dans des opérations de maintien de la paix dans l’espace communautaire, la suppression de visas entre les 15 Etats membres. Il a également relevé l’instauration du droit de résidence et d’établissement, la mise en œuvre du passeport biométrique CEDEAO et l’effectivité du Tarif extérieur commun. En outre, selon Michel Kafando, certains grands chantiers intégrateurs d’ordre infrastructurel et économique comme l’autoroute côtière Lagos-Accra-Abidjan-Dakar, l’autoroute de désenclavement de l’hinterland sahélo-saharien, la boucle ferroviaire Abidjan-Ouaga-Niamey-Cotonou, le gazoduc ouest-africain et le Pool Ouest-africain de distribution d’électricité, sont autant de leviers devant booster le développement de l’Afrique de l’Ouest.
Accompagner la transition au Burkina
Cependant a-t-il concédé, des défis demeurent et il est essentiel que la communauté œuvre davantage à ce que le processus d’intégration ait un impact plus significatif sur le développement des Etats, afin d’améliorer substantiellement les conditions de vie des populations à la base. Il a énuméré des pistes pour renforcer la visibilité et la crédibilité du processus d’intégration. Il s’agit du développement du capital humain et des infrastructures économiques, de la création de la monnaie unique en 2020, du renforcement d’une approche régionale plus intégrée en matière de réduction de la pauvreté, de consolidation de la paix, de la stabilité politique et de la démocratie… C’est fort de cela, a ajouté le chef de l’Etat , que le Burkina Faso salue le processus en cours de relecture des textes communautaires «afin d’être plus en phase avec les mutations au plan sous régional et international afin de créer un environnement politique, économique et social stable comme garanties du processus d’intégration économique et financière». De plus, la Commission de la CEDEAO a, par la voix de son représentant, Mohamed Diakité, rendu hommage au peuple burkinabè et à ses autorités pour l’engagement et la détermination constante en faveur de la réalisation des objectifs de l’intégration en Afrique de l’Ouest. M. Diakité a réaffirmé la «ferme volonté» de la CEDEAO de se tenir aux côtés du Burkina Faso afin de l’aider à surmonter les épreuves auxquelles il fait face actuellement en cette période de transition. Des activités socioculturelles et sportives marqueront également les festivités du quarantenaire de la CEDEAO au «pays des Hommes intègres».
Bachirou NANA
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