Deux mois après la tenue des états généraux de la justice (du 24 au 28 mars 2015), le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, tient son premier Conseil d’administration du secteur ministériel, du 21 au 22 mai, à Ouagadougou. A l’occasion, les acteurs en charge de la Justice se sont penchés sur la mise en œuvre du pacte national pour le renouveau de la Justice. En ce qui concerne la grève en cours des greffiers, la ministre Joséphine Ouédraogo a indiqué qu’une solution sera trouvée dans les jours à venir.
« Le pacte national pour le renouveau de la justice : quels défis pour les acteurs de la justice ? ». C’est sous ce thème que le département de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique tient son premier CASEM de l’année 2015, prévu pour durer du jeudi 21 au vendredi 22 mai. En effet, dans son discours, Joséphine Ouédraogo, a d’emblée fait une brève justification du choix du thème des activités de son département quelques mois après la tenue les états généraux de la justice ayant abouti à l’adoption du pacte pour le renouveau de la justice dans le pays des Hommes intègres. « Il est normal que le thème de ce CASEM 2015 porte sur le pacte pour le renouveau de la justice, parce que ce pacte national qui a été le principal résultat des états généraux de la justice est un engagement collectif pris au niveau national par tous les grands acteurs de ce pays », a-t-elle justifié avant d’ajouter : « Pour sa mise en œuvre, nous devons être les premiers, au sein du ministère de la justice, a échangé concrètement et à voir comment nous allons commencer nous-mêmes, à mettre en œuvre ce pacte ». Dans cette lancée, le CASEM s’est donné pour objectif d’assurer d’échanges fructueux sur ledit thème et adopter le programme d’activités 2015 du ministère. Devra être également validé, le rapport d’activités 2014 du département en charge de la Justice. Parlant des activités de l’année écoulée, un bilan a été présenté et a concerné principalement les activités ordinaires des deux départements qui sont maintenant conjugués (le ministère chargé des droits humains et celui de la Justice). Ces activités entrent dans la mise en œuvre de la politique nationale de justice, de renforcement institutionnel, des activités de formation et de renforcement des capacités des acteurs de la justice. « Sur le terrain, beaucoup de gens voient les agents du ministère des Droits humains travailler à la défense des droits humains », a relevé la première responsable en charge de la Justice. De son avis, toute la panoplie du travail accompli ainsi que le lancement et la poursuite de la gestion de toutes les revendications des corps professionnels pour la révision de leur statut font partie des activités qui ont été réalisées et 2014.
De la grève des greffiers
Autre objectif poursuivi par le CASEM constitue les échanges sur la révision de textes et statuts des différents corps professionnels. S’il y a un mouvement qui fait gorge chaude dans les arcanes de la justice et même au-delà, c’est la grève des greffiers (prévue pour durer du 11 mai au 10 juin). Sur la question, Joséphine Ouédraogo a déploré cette décision des greffiers qui pourrait handicaper la cohésion au sein du corps de la justice. « Pour réaliser le Pacte et faire face à nos défis nous devons être unis, avoir les mêmes objectifs. Et le principal objectif est de faire en sorte que le justiciable sente que nous sommes à leur service, parce que la justice sans les justiciables ne sert à rien. Les revendications sont en train d’être réglées ». Le processus pour définir et faire adopter le décret d’application est lancé depuis longtemps, selon la ministre. « Nous sommes en train d’avancer et nous n’avions pas besoin qu’ils fassent grève pour continuer ce que nous avons commencé, c’est-à-dire l’élaboration du décret d’application. Mais eux, ils considèrent que nous sommes lents. C’est leur manière de voir, parce qu’ils ne connaissent pas les rouages de l’administration ni les défis internes que nous avons ». De tel décret d’application, selon Joséphine Ouédraogo implique d’autres ministères notamment le ministère de l’Economie et des Finances. Elle a indiqué qu’ils étaient dans ces recherches communes de solution avec le ministère des Finances lorsque les greffiers ont déclenché leur grève, par simple impatience. « C’est simplement dommage parce que ceux qui paient en ce moment, ce sont les justiciables, ceux qui ne peuvent pas avoir de certificat de nationalité et de casier judiciaire pour faire des concours », s’est indigné la ministre.
Par Lassané SAWADOGO