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Gûndri: Après plus de 6 crimes, la population menace…
Publié le jeudi 21 mai 2015  |  Sidwaya
Commune
© Présidence par DR
Commune de Saaba : le chef de l`Etat s`offre un bain de foule
Samedi 28 juin 2014. Commune rurale de Saaba. La population de Saaba s`est mobilisée pour accueillir le Président du Faso, Blaise Compaoré, à l`occasion de sa visite à l’université Saint Thomas d’Aquin(USTA) pour soutenir les premiers médecins entièrement formés dans cet établissement catholique




Les populations de Gûndri, au secteur 43 de l’arrondissement 10 de Ouagadougou, ont bloqué très tôt le jeudi 21 mais 2015, la route nationale n°4, après l’échangeur de l’Est. Par ce mouvement, ils entendent attirer l’attention des autorités sur une série de crimes qui a eu dans leur zone depuis plus d’un mois. Si rien n’est fait selon les manifestants, ils promettent de se rendre justice et disent haut qu’il n’y aura pas non plus d’élection dans leur zone.

L’ambiance, à l’arrivée du tronçon Ouagadougou-Fada, bloqué depuis le premier feu après l’échangeur de l’Est, près du marché de Bendogo fait penser à un accident qui se serait produit. Renseignements pris, Mais c’est plutôt, un mouvement des populations de la zone non lotie de Gûndri, située dans la commune rurale de Saaba face à une insécurité galopante, se traduisant par des assassinats de femmes particulièrement.

Après plus d’un mois d’attente sans l’ombre d’une action dissuasive, hommes, femmes, jeunes et même des tout-petits sont sortis nombreux pour se faire entendre. « On est fatigué des crimes, on est fatigué des assassinats », disent-ils. Certains tiennent des pancartes sur lesquelles ils dénoncent la situation.

C’est donc aux moyens de troncs d’arbres, de cailloux et de boucliers humains constitués de personnes de tous les âges et prêtes à agresser ceux qui osent les défier, que les barricades sont érigées. Plusieurs usagers sont contraints de retourner sur leurs pas après des menaces. Un autre en voiture qui se rendait à l’hôpital avec un malade et autorisé à passer, est quand même poursuivi par d’autres avant de l’autoriser à continuer son chemin.

Toutes les voies passant par le carrefour des feux tricolores du marché de Bendogo comme celles au niveau de la station Sodigaz APC sont bloquées. Au milieu sur le bitume, les meneurs surexcités sifflent, crient, et haranguent la foule avec des mégaphones. Jusqu’aux environs de 9 heures, il est encore difficile de se frayer un passage et très dangereux de forcer le passage devant des gens au bout de leurs nerfs.

De longues files de voitures dont les conducteurs commencent à perdre patience.

-Entre colère et amertume-

Tout près de l’échangeur, les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) sont postés. Certains dans le pick-up et d’autres prennent l’initiative d’échanger avec les meneurs afin d’ouvrir la voie à la circulation. De quelques personnes au début, ils sont presque envahis par toute une foule qui rendait difficile un probable consensus.

Pour le retraité Barki Moyenga, ancien travailleur à Yalgado, c’est la vie de leurs femmes et mamans qu’ils veulent défendre. « Nous sommes des Burkinabè et nous voulons que notre zone soit sécurisée et que nos vies soient protégées », dit-il presqu’au bout de l’indignation.

Dénonçant l’appel à l’enrôlement et au vote des hommes politiques, il soutient qu’il n’y aura pas de vote pour eux s’il n’y a pas la sécurité.Selon Mariam Nikiéma, les 6 à 8 femmes tuées n’ont inquiété personne parce qu’il n’y a pas eu d’écho ni à la radio, ni à la télévision. Mme Nikiéma fustige les simples constats que font les forces de défense et de sécurité sans qu’il n’y ait de suite ni d’actions d’envergure.

Elle attend de toutes ses forces que des patrouilles soient organisées pour sécuriser la zone. Pour les manifestants, une plainte a été déposée sans que le moindre doigt ne bouge pour voler à leur secours. C’est pourquoi, ils affirment qu’ils sont dans une zone non lotie, mais pas hors du Burkina. « …alors il faut qu’on nous prenne comme des fils de ce pays », clame M. Moyenga.

Commerçant à 14 Yaar, Dieudonné Nébié fait le récit de 4 des victimes : « Nous avons une voisine qui a été lapidée à mort, il y a près de 45 jours aujourd’hui. Nous avons saisi la gendarmerie de Bendogo qui est venue mener ses enquêtes, mais jusque-là il n’y a pas de suite. Après cela, il y a eu une autre victime, mais un peu loin de chez nous. Il y eu une 3e et la 4e victime.

C’est une femme peulh qui a été assassinée dont l’enterrement a eu lieu avant hier ». Un suspect serait détenu actuellement à la gendarmerie de Saaba. Les femmes, premières concernées par le problème par le simple fait qu’elles qui se lèvent à 3h du matin pour aller chercher l’eau ont tenté une marche à la gendarmerie qui n’a abouti mais à rien.

Vivant au quotidien les dures réalités de la chaleur et du manque d’eau, Rasmata Rouamba, ménagère se plaint du fait qu’au non lotie l’on ose même pas sortir prendre de l’air dehors à partir d’une certaine heure.

Tielmè Innocent KAMBIRE
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