Peut-être la fin des passes d’armes entre usagers et gérants de parkings de la ville de Ouagadougou. On ne saurait vraiment le dire avec la publication officielle, hier mercredi 20 mai 2015, de la nouvelle tarification, des services de parking par la Délégation spéciale de la commune de Ouagadougou. Cette nouvelle tarification, entrée en vigueur le 13 mars dernier et dite « consensuelle », a été fixée en fonction des lieux (administration publique, école, hôpital, salles de spectacles ou endroits de loisirs…), et selon que vous soyez à vélo, à moto ou en voiture, les frais de gardiennage de vos engins oscillent désormais entre 25 et 500 FCFA.
C’est un secret de Polichinelle que, depuis 2012, l’augmentation unilatérale des frais de gardiennage des engins par les gérants de parking dans la ville de Ouagadougou a souvent provoqué des échanges houleux et quelquefois même des rixes entre usagers et gérants de parking.
Selon le président de la Délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Damien Gampiné, les gérants de parking avaient justifié cette augmentation unilatérale à l’époque comme étant une garantie de la survie de l’activité, une condition nécessaire pour la rendre rentable et pour mieux organiser la profession. Devant l’absence de compromis entre les différentes positions et les multiples conflits générés par la situation, les autorités communales ont été souvent prises à partie par des citoyens qui se sont sentis lésés et abandonnés. Mais comment pouvaient-elles connaître d’un différend pour lequel elles ne disposaient d’aucune compétence ?
A cet effet, Il convient de rappeler que si les communes sont compétentes pour réglementer l’occupation du domaine public de leur ressort territorial, elles n’avaient aucune compétence pour se prononcer sur les prix des produits, des biens et services, soumis à la réglementation des prix, cette prérogative étant dévolue au ministère du Commerce.
Dans le but de fixer une tarification plus consensuelle dans la ville, une commission ad hoc a été mise en place ; le processus a été inclusif. Pour l’autorité municipale, la démarche a consisté à associer les acteurs tels que la Ligue des consommateurs et les syndicats de gérants de parking qui ont fait des propositions de tarification. Les différentes concertations ont abouti à l’adoption de l’arrêté n° 2015-033 du 13 mars 2015, portant fixation des tarifs de services de parking dans la commune de Ouagadougou (voir encadré 1).
Cette « nouvelle » tarification, dite consensuelle, pourrait démultiplier les malentendus entre usagers et gérants de parking, les premiers devant à chaque fois déterminer le prix à payer pour la sécurité de leurs engins en fonction du lieu où ils se rendent.
Jean Stéphane Ouédraogo
Encadré 1 :
Les nouveaux tarifs
Désormais le prix du parking devant les administrations publiques, yaars et marchés, les lieux de mariage et de baptême est fixé à 50 F pour les vélos, 100 F pour les motos et 200 F pour les véhicules à quatre roues.
Devant les établissements scolaires, les universités, les écoles de formation professionnelle, les formations sanitaires et pharmacies, les cimetières et morgues : 25 F pour les vélos ; 50 F pour les motos et 100 F pour les véhicules à quatre roues.
Quant aux diverses manifestations telles que les concerts, les spectacles et autres lieux de loisirs : 100 F pour les vélos, 200 F pour les motos et 500 F pour les véhicules à quatre roues.
Pour les cérémonies : 50 F pour les vélos, 100 F pour les motos et 500F pour les voitures.
Dans les autogares, le parking longue durée coûtera 100 F et 200 F par jour au-delà d’un jour.
Encadré 2
Les contrats d’exploitation de parkings
Selon le président de la Délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, jusque-là il n’y aurait que 111 contrats d’autorisation d’exploitation de parkings signés par les mairies d’arrondissement : Baskuy 78 ; Bogodogo 6 ; Boulmiougou 12 ; Nongremassom 11 ; Sig-Noghin 4. C’est dire que Ouagadougou pullule de parkings « pirates » ou spontanés.