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Assassinat de femmes dans la commune de Saaba: des manifestantes exigent la « tête » d’un homme arrêté par la gendarmerie
Publié le jeudi 21 mai 2015  |  Le Quotidien
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© aOuaga.com par G.S
Modification de l`article 37 : la rue manifeste violemment à Ouaga
Jeudi 30 octobre 2014. Ouagadougou. Des milliers de manifestants se sont opposés à l`examen du projet de loi modificatif de la Constitution en incendiant l`Assemblée nationale, des sièges de partis de la majorité présidentielle et des domiciles de proches du pouvoir




Les habitants de la commune de Saaba, en particulier les femmes, sont sortis, le 20 mai 2015, pour barrer la voie principale qui traverse la commune en passant par la gendarmerie de la commune. Pour cause, ils exigent la mise à mort d’un homme qui a été arrêté et gardé par la gendarmerie de Saaba. Celui-ci, à en croire les populations serait auteur d’assassinat de femmes à l’aide de cailloux. Pour la gendarmerie, représentée par l’Adjudant chef-major et commandant de la brigade de Saaba, Dinni Aliou, les enquêtes se poursuivent pour élucider la situation mais, en entendant d’établir les preuves, le mis en cause bénéficie de la présomption d’innocence. La pression des populations était forte devant la brigade de gendarmerie de Saaba.
Des pneus brûlés sur la route, des machettes et cailloux en main. C’est ainsi que les habitants de Saaba, particulièrement les femmes, ont manifesté leur mécontentement en barricadant la voie principale qui traverse la commune. On entendait des voix dire ceci : « Il faut que nous tuons celui qui assassine les femmes dans notre quartier ». Cette phrase en disait long sur les causes de la colère des populations. Renseignement pris pour bien comprendre les circonstances du mouvement des populations, Awa Sana, une des manifestantes, a laissé entendre que dans leur quartier, un homme serait spécialisé dans l’assassinat des femmes. « Cet homme vient nuitamment commettre son forfait sur des victimes ciblées qui ne sont autres que les femmes. Récemment, l’auteur des crimes a encore assommé une dame dans le quartier. Celui-ci s’introduit nuitamment dans les concessions, profitant du fait que les gens dorment à la belle étoile à cause de la chaleur sournoise de la nuit, il s’en prend uniquement qu’à des femmes en les assommant à l’aide d’un caillou. Ensuite il les déshabille. Celui-ci sectionne une partie des oreilles avant de se retirer. Nous avons appris que le dimanche dernier un homme a été arrêté et que celui-ci serait un membre du groupe qui s’adonne à l’assassinat des femmes. Cet homme a tenté de se saisir d’un caillou pour assommer une dame. Heureusement celle-ci a pu crier. Ses cris ont alerté le voisinage et l’homme a été arrêté. Il est actuellement à la gendarmerie et nous voulons en découdre avec lui. Nous avons enregistré au moins cinq femmes qui ont été victimes de ces genres d’assassinat. Nous avons appris que l’homme serait en complicité avec d’autres. Que les autorités puissent agir pour qu’on puisse vivre en toute quiétude dans nos quartiers », a relaté Awa Sana, visiblement remontée. Selon elle, une de ses voisines a récemment été assommée par ces assassins. Quant à Sibiri Tarpilga, les habitants de Saaba sont dans une hantise totale ces derniers temps, à cause des crimes récents. « L’homme a été arrêté le dimanche au cours de la journée. Quand il est arrivé dans la cour d’une dame, dans les non-lotis, la dame lui a demandé ce qu’il voulait. Il a répondu qu’il était là pour vérifier ses bornes. Profitant d’un temps de distraction, il a saisi deux cailloux et lorsque la dame l’a vu, elle s’est mise à hurler et c’est ainsi que les voisins ont accouru pour la sauver. L’homme a été maitrisé et conduit à la gendarmerie. Par la suite, le véritable propriétaire du lieu qu’il prétendait être, est venu. C’est pourquoi, nous voulons être sûrs que l’homme va purger sa peine », a dit Sibiri Tarpilga.

La version de la gendarmerie

De l’avis de la gendarmerie que nous avons rencontrée notamment de l’adjudant chef major Dinni Aliou, commandant de la brigade de gendarmerie, l’homme en question est effectivement dans leurs locaux. L’adjudant chef major a confirmé que c’est suite à un coup de fil des populations que la gendarmerie s’est rendue sur les lieux et a procédé à l’arrestation de l’homme incriminé. Pour lui, les enquêtes se poursuivent pour établir les preuves. Il estime que les populations pourraient être plongées dans un traumatisme lié aux assassinats antérieurs. C’est pourquoi, selon lui, il sera difficile pour la gendarmerie de livrer l’homme aux manifestants. Le commandant de brigade a expliqué qu’avant d’établir un lien entre les crimes commis antérieurement, il faut absolument poursuivre les enquêtes. Il a rassuré que l’affaire a été communiquée au parquet. Il a relevé que de tous les crimes évoqués par les habitants, il n’y a qu’un seul cas qui a été porté à la connaissance de la gendarmerie et les enquêtes continue pour élucider la situation.

Un autre homme possédant une arme à feu a été arrêté par les manifestantes

En plus de cette affaire d’ « assassinat des femmes », un homme qui a voulu forcer le passage au niveau des barricades érigées par les populations, a été également arrêté, séance tenante, parce qu’il portait sur lieu une arme à feu qu’il a voulu utiliser pour intimider les dames. Ce dernier cas est une autre affaire que la gendarmerie se dit engagée à élucider. A en croire la gendarmerie, cet homme arrêté a indiqué qu’il est chauffeur alors qu’il ne possède pas de permis de conduire parmi ses papiers. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela est une autre affaire qui est venue se greffer au mouvement des populations devant la gendarmerie de Saaba. La pression des habitants est restée forte jusqu’au moment où le vice-président de la délégation spéciale de la commune de Saaba, Bernard Zoungrana est venu pour lancer un message d’accalmie aux manifestants. « Nous demandons aux manifestants de faire confiance aux structures habilitées à mener les investigations pour éclairer la situation. Les forces de l’ordre vont mener l’enquête en vue de trouver le coupable des crimes », a martelé Bernard Zoungrana.


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