Campagne cotonnière 2015/2016 : le boycott n’aura plus lieu, mais pas de prélèvement des ristournes en faveur de l’UNPC-B

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Économie

Publié le mercredi 20 mai 2015 | Le Quotidien

© Autre presse par DR
Le coton

Pour exiger le départ de Karim Traoré de l’UNPC-B, les producteurs de coton hostiles à ce dernier avaient pris la ferme décision de boycotter la campagne cotonnière 2015-2016. Mais, ils sont revenus sur leur décision lors d’une rencontre tenue à Bobo-Dioulasso le mardi 19 mai 2015 où tous les frondeurs ont été appelés à rejoindre les champs pour cultiver l’or blanc.
Depuis un certain temps, des producteurs de coton hostiles à Karim Traoré, président de l’UNPC-B dont ils exigent la démission, avaient pris l’engagement de boycotter la campagne cotonnière en cours si toutefois celui-ci restait à la tête de la faitière. Mais, ils ont changé de langage sans pour autant avoir eu gain de cause. « Rejoignez vos champs et cultivez le coton » ; c’est le plat servi aux frondeurs, ce mardi 19 mai 2015, à Bobo-Dioulasso en lieu et place de « nous ne produirons pas de coton si Karim Traoré reste à la tête de l’UNPC-B ». Revirement de position dira-t-on, mais Doyé Zoubiéssé, un des leaders des frondeurs, estime que dans « toute une lutte, il faut savoir faire des concessions » tout en précisant que ce changement de ton n’est pas un échec de leur combat.
A travers une déclaration lue par Naon Voubié, les frondeurs reconnaissent les « efforts du gouvernement qui ont permis l’augmentation du prix du coton graine à 235 FCFA le kilogramme ». Par la même occasion, ils ont appelé leurs partisans à rejoindre les champs pour la production du coton. Cependant, même s’ils ont décidé de cultiver le coton contrairement à leur décision de départ, les frondeurs n’entendent pas baisser la garde. « Nous allons produire le coton. Mais, nous suivrons avec beaucoup d’attention l’évolution du contrôle effectué au sein de l’UNPC-B par l’Autorité supérieure de Contrôle d’Etat (ASCE), l’évolution du dossier auprès de la justice ; les propositions de sortie de crise formulées et soumises au ministère en charge de l’Agriculture, des ressources l’hydrauliques, de l’Assainissement et de la Sécurité alimentaire » a laissé entendre Naon Voubié.

Aussi, considérant que les ressources de l’UNPC-B sont gérées de façon « opaque » par Karim Traoré et son conseil de gestion, les producteurs de coton hostiles à celui-ci demandent à toutes les sociétés cotonnières de n’effectuer aucune retenue sur leurs ristournes en faveur de l’UNPC-B et ce, jusqu’à nouvel ordre. Ainsi, ont-ils menacé, « si toutefois on prélève nos ristournes, que les uns et les autres ne soient pas étonnés de l’avènement d’une autre crise. Nous ne pouvons plus continuer de cotiser pour nourrir les familles de certaines personnes » 1

Par Mady BAZIE