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L’Observateur N° 8330 du 12/3/2013

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Déclaration de militaires maliens : Et pourtant c’est vrai !
Publié le mercredi 13 mars 2013   |  L’Observateur


Mali
© Présidence par DR
Mali : Le Gal Honoré Traoré rend visite aux militaires burkinabè du bataillon BADENYA
vendredi 22 février 2013. MARKALA. Le Général Nabéré Honoré TRAORE est aller s’enquérir de la réalité du terrain et transmettre aux militaires burkinabè du bataillon BADENYA , un message d’encouragement du Président du Faso.


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Le fantasque capitaine malien Amadou Haya Sanogo fait encore parler de lui, par militaires interposés. Le 6 mars dernier, ses hommes ont enlevé Boukary Daou, directeur de publication du journal Le Républicain. Son péché : avoir diffusé une lettre de militaires qui s’insurgent contre les avantages octroyés à l’homme fort de Kati.

Pour répliquer à cette intervention manu militari, le monde des médias maliens a décidé d’une journée sans presse le mardi 12 mars 2013, exigeant la libération de leur confrère. Les internautes qui auront consulté le Net hier mardi constateront une obéissance à ce mot d’ordre. Sur le site Maliweb, figure en bonne place un bandeau noir où est mentionné en gros caractère, « Mali: opération presse morte jusqu’à la libération d’un journaliste».

Il en va jusqu’au quotidien national d’informations L’ESSOR dont le contenu remonte à l’édition de la veille. Le rapt de Boukary Daou vient illustrer les difficultés que rencontrent les journalistes maliens dans l’exercice de leurs fonctions, depuis le coup d’Etat et le début de la guerre.

Que dit cette lettre ouverte parue dans le Républicain, signée d’un certain capitaine Touré, adressée au chef de l’Etat par intérim Dioncounda Traoré, qui vaut au Mali une journée sans le 4e pouvoir ? On peut y lire entre autres ceci: «Monsieur le président, nous avons appris, pendant que nous mourons, nous, dans le grand désert, que le Capitaine Sanogo, pour avoir fait un coup d’Etat et mis le pays dans la situation que nous connaissons, doit bénéficier d’un salaire de quatre millions. Et les autres de son groupe, c’est-à-dire son clan, qui refusent de venir combattre, bénéficient également des mêmes traitements».

En effet, le décret n°2013-043/P-Rm du 22 janvier 2013 fixe les avantages accordés aux membres et au Secrétaire général du Comité militaire de suivi de la Réforme des forces de défense et de sécurité. Son président, le Capitaine Amadou Aya Sanogo, bénéficie d’un traitement de 2 500 000 F CFA et d’autres avantages comme l’indemnité de responsabilité et la prime de sujétion pour risque qui sont de 300 000 et 250 000 F CFA, une indemnité de logement de 500 000 F CFA, une indemnité forfaitaire d’entretien au titre de la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone de 400 000 F CFA, une prime d’installation de 2 500 000 F CFA, un véhicule de fonction, la gratuité des soins et examens médicaux, une Assurance couvrant les accidents de transport par voie aérienne ou de surface.

Bonnes gens, si ce ne sont pas des avantages exorbitants, c’est quoi d’autre ? Que la déclaration provienne d’un authentique capitaine au front ou pas, elle soulève une question récurrente : le cas Sanogo. En attendant, le décret, lui, n’est pas faux. Diable, quels services ce soldat a-t-il bien rendu à son pays pour mériter pareilles marques d’attention ?.

Le coup d’Etat qui a permis l’occupation du nord par les Djihadistes peut-être ! Au lieu d’aller à la guerre, ne serait-ce que pour haranguer la troupe, il préfère faire le brave engoncé dans son fauteuil de Kati ou se pavaner en ville avec une forte escorte. Sa bataille préférée, celle des postes, il la livre à Bamako, dans les artères de la ville. Jamais plus loin en faubourgs ou en périphérie ! Et pour ça, le décret lui octroie une prime de risque !

Il est vrai que, côté pouvoir, il inspire plus la crainte que le respect. Ce n’est pas l’ancien Premier ministre Modibo Diarra qui dira le contraire, lui à qui l’impulsif capitaine a intimé l’ordre d’aller annoncer en plein midi sa démission à la radio. Encore moins le président par intérim Dioncounda Traoré qui ne peut oublier la raclée mémorable qui a failli l’envoyer ad patres, avec la complicité de la junte. C’est humain la peur, avec un rapport de force qui penche totalement en faveur de l’autre. Alors, on signera pour l’homme de Kati autant de décrets qu’il désire. En attendant que le capitaine Sanogo tombe un jour sur plus garçon que lui.

Issa K. Barry

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