Le Dispositif de curage des canalisations et des caniveaux (DCC) est une trouvaille nigérienne permettant de combattre les herbes et les déchets solides dans les zones rurales et urbaines. Cet outil, de même que le gabo du Ghana ont été exposés à la Foire de l’innovation paysanne en Afrique de l'Ouest, les 15 et 16 mai 2015, à Ouagadougou.
Une maladie à laquelle sont confrontés les agriculteurs est l’envahissement des canalisations d’irrigation par les plantes. Hassane Bissala, un innovateur nigérien a trouvé la solution. Il a mis sur pied un outil dénommé, Dispositif de curage des canalisations et des caniveaux (DCC). Il l’a présenté à la Foire de l’innovation paysanne en Afrique de l’Ouest qui s’est tenue, les 15 et 16 mai 2015 à Ouagadougou. L’appareil empêche les plantes envahissantes de pénétrer dans les canalisations dans les rizières. Selon le concepteur, l’agriculteur gagne 9 fois plus d’argent en matière d’investissement, de temps, en utilisant le DCC pour lutter contre les mauvaises herbes. Sans oublier l’augmentation du rendement. En outre, avec le DCC le phénomène d’insalubrité remarqué dans les villes africaines trouve un remède. En effet, l’appareil protège les caniveaux des déchets lourds et des herbes. «C’est désolant de voir que tous les caniveaux dans les villes africaines sont pleines. Souvent, le problème auquel nos municipalités font face est un problème de technologie et non de moyen financier. Mon outil permet de protéger et d’assainir l’environnement urbain», a-t-il affirmé, l’air confiant. Il n’était pas le seul agriculteur innovateur à être dans la capitale burkinabè, avec un produit. A côté des Burkinabè, des Sénégalais, des Maliens, des Nigériens, il y avait des Ghanéens. Leur dénominateur commun est de mettre à la disposition des populations, des inventions agricoles en qualité et en quantité suffisantes avec un point d’honneur sur la protection de l’environnement. L’inventeur ghanéen, Joseph Abarike Azumah et ses confrères sont venus à Ouagadougou, d’autres produits avec, en plus le Gabo. C’est un produit fait à base de feuilles d’oignons. Il combat également les mauvaises herbes sans détruire l’environnement. «Contrairement aux herbicides venus d’ailleurs qui dégradent et appauvrissent nos sol, notre invention est naturelle. Nous n’utilisons pas de produits chimiques. Elle est écologique», a témoigné avec fierté, l’innovateur Azumah. Mais qu’ils soient francophones ou anglophones, les innovateurs sont tous confrontés aux mêmes problèmes. Ceux de la production à grande échelle et de la valorisation du produit de leur génie. D’où l’appel à l’aide qu’ils ont lancé aux bailleurs de fonds, aux opérateurs économiques et surtout aux décideurs politiques africains. «Nous devons abandonner les petites unités de production locale pour de vraies industries», a souhaité Hassane Bissala. Joseph Abarike Azumah enfonce le clou. Il a confié que le véritable problème de l’agriculture se situe dans le refus des autorités africaines de soutenir véritablement les innovateurs, du continent. «Quand il s’agit d’innovation, les Africains regardent toujours vers l’Occident. Alors que nous avons des innovateurs. Nous demandons aux autorités africaines de soutenir les chercheurs», a-t-il imploré.
Mais si l’on s’en tient aux mots du directeur de cabinet du ministre en charge de la recherche scientifique, Seydou Nassouri, à l’ouverture de la foire, les innovateurs peuvent dormir sur leurs oreilles. Parce que des politiques nationales voire régionales sont mises en place pour soutenir les innovateurs agricoles.
Steven Ozias KIEMTORE