Désignation d’un candidat unique à la présidentielle : ainsi donc, les Sankaristes ont compris que seule l’union fait la force

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Publié le mardi 19 mai 2015 | Le Pays

© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Présidentielle 2015 : Me Bénéwendé Sankara désigné candidat unique des sankaristes
Dimanche 17 mai 2015. Ouagadougou. Palais des sports de Ouaga 2000. La convention pour le renouveau sankariste de 48 heures s`est achevée par la désignation de Me Bénéwendé Sankara comme candidat unique des partis sankaristes à l`élection présidentielle du 11 octobre 2015

Il s’est tenu les 16 et 17 mai derniers à Ouagadougou, la convention pour un renouveau sankariste. On retiendra pour l’essentiel que c’est Me Bénéwendé Stanislas Sankara qui a été désigné comme candidat unique des mouvements sankaristes. C’est lui donc qui affrontera les candidats des autres partis politiques, dans les urnes, le 11 octobre prochain. Ainsi donc, les Sankaristes ont finalement compris que seule l’union fait la force. C’est tout à leur honneur. Car l’unité apparente dont ils font montre aujourd’hui, n’était pas gagnée d’avance. On se rappelle que naguère, les partis sankaristes passaient le gros de leur temps à se marcher dessus et à se jeter des peaux de bananes, offrant ainsi à l’opinion l’image de gens incapables de parler d’une même voix. L’une des raisons essentielles de ces querelles picrocholines est le leadership, chacun préférant être tête de rat que queue de lion. Il est donc heureux de constater aujourd’hui que les Sankaristes décident de parler d’une même voix, au point de présenter un candidat unique à la présidentielle. Et ce n’est pas tout. Les partis sankaristes annoncent à grands renforts de publicité, qu’ils présenteront une liste commune de candidats aux législatives et aux locales. C’est peu dire que Feu Thomas Sankara se réjouira du fond de sa tombe de voir que, hier divisés pour des intérêts personnels, ses héritiers ont compris qu’il faut s’unir au risque de périr pour paraphraser Kwamé N’Krumah. Peut-être est-ce le vent du changement qui a soufflé sur le Burkina Faso, qui à facilité ce regroupement. Car lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers, qui a emporté le régime de Blaise Compaoré, bien des manifestants ne cachaient pas leur fibre sankariste ; quand certains n’arboraient pas ostensiblement des pancartes à l’effigie de Thomas Sankara. Tout cela a fait certainement comprendre aux partis sankaristes que s’ils acceptent d’unir leurs forces, ils peuvent arriver là où certains les attendent le moins. Et c’est de bonne guerre.
Il sied de saluer l’attitude de Mariam Sankara qui a décidé de rester au-dessus de la mêlée
En politique, comme en guerre, il faut savoir profiter des occasions, surtout quand elles s’offrent sur un plateau d’argent. Cela dit, l’arbre ne saurait cacher la forêt. Des voix discordantes s’élèvent déjà pour rejeter la candidature de Me Bénéwendé Sankara. Il s’agit de la Convergence patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (CPR/MP) cornaquée par Jean Baptiste Natama qui, dans une déclaration publiée dans la presse, estime que le choix des candidats aux différents scrutins ne s’est pas opéré dans les règles de l’art. Conséquence : le parti a boycotté les travaux de la convention qui s’annonçait pourtant comme un cadre de fraternité retrouvée. Que se passe-t-il donc ? Quand les sankaristes pourront-ils vaincre le signe indien ? En tout cas, il faut craindre que les ego surdimensionnés des uns et des autres n’en viennent un jour à faire voler en éclats cette union apparente qui tente, tant bien que mal, de prendre forme, au grand dam du sankarisme en tant que vision politique. C’est pourquoi il sied de saluer à juste titre l’attitude de Mariam Sankara qui a décidé de rester au-dessus de la mêlée. En effet, elle a su décliner la proposition faite par certains partis de la voir porter le flambeau des sankaristes lors de la présidentielle prochaine. Au regard de l’aura dont elle jouit auprès de l’opinion publique nationale et internationale, Mariam Sankara semble avoir fait le meilleur choix ; car la politique est un terrain fangeux où on entre propre pour en ressortir sale ou sali.

Sidzabda