De passage au Burkina Faso, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina, Ousmane Diagana, est allé, le 13 mai 2015, visiter le site du projet de construction de l’aéroport de Donsin et de ses voies d’accès. Après la visite des infrastructures réalisées jusque-là, il s’est dit rassuré par l’avancée des travaux.
Le projet de construction de l’aéroport international de Ouagadougou-Donsin avance pas-à-pas. En attendant la réalisation de la plateforme aéroportuaire proprement dite, sur le terrain, on est à l’exécution des voies d’accès et à la réinstallation des populations affectées par le projet. En séjour au Burkina Faso, ce sont ces deux chantiers que le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina, Ousmane Diagana a visités le 13 mai. En effet, il faut indiquer que les voies d’accès, longues de 42 km, sont financées à hauteur de 42,5 milliards de FCFA par l’institution de Brettons Wood. L’objectif est de relier le nouvel aéroport par des voies d’accès secondaires. La première halte du directeur des opérations de la Banque mondiale, accompagné par les responsables de la Maîtrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin (MOAD), a lieu à l’embranchement de la route nationale n°3 au PK 17 (au niveau de Loumbila vers l’aéroport de Donsin par la bretelle-Est). Selon les explications des responsables du chantier, les travaux, débutés en juin 2014, sont à un taux d’avancement à ce jour d’environ 30%, sur un délai déjà consommé de près de 50%. Sur ce même tronçon, un gros ouvrage est en construction. Il s’agit d’une digue routière afin d’aménager une retenue d’eau au profit des personnes affectées par le projet. Avec une capacité de 1 million de m3, la retenue d’eau permettra aux populations relogées de poursuivre leurs activités maraîchères. Ensuite, le cap a été mis vers les sites de réinstallation des personnes touchées par la construction de l’aéroport. Les procédures des bailleurs de fonds comme la Banque mondiale stipulent le relogement et l’indemnisation, par les Etats, des populations affectées par un projet tel que Donsin. Ousmane Diagana s’est ainsi rendu sur deux sites de réinstallation, afin de vérifier si l’Etat burkinabè joue sa partition, c’est-à-dire réinstaller 10 villages touchés par la construction. Il faut souligner d’entrée que 9 sites ont été aménagés pour accueillir 2622 logements construits en matériaux définitifs. Ce sont alors 961 ménages qui en sont bénéficiaires, soit 5 760 personnes concernées. Toutes ces infrastructures, de même que les indemnisations sont financées à plus de 6 milliards de F CFA par le budget de l’Etat.
Des habitats déjà
réalisés à Nongsté
Sur le site de Nongsté, le directeur des opérations de la Banque mondiale, Ousmane Diagana, a été interpellé sur la qualité et les types de logements ainsi que la réalisation des infrastructures communautaires. Dans ce village, les habitats sont prêts, mais les bénéficiaires n’ont pas encore intégré car les clôtures sont en cours de réalisation. Au cours des échanges entre les populations et la délégation de la Banque mondiale, elles ont réclamé un cimetière et l’accélération des travaux de construction des clôtures. «Si la saison pluvieuse nous trouve dans nos concessions actuelles, nous serons en danger», ont-elles déclaré. La MOAD a promis la fin des travaux d'érection des clôture pour le mois de juin. Quant au site de Voaga, les bénéficiaires ont déjà intégré leurs nouveaux habitats. Ce sont 42 ménages qui y ont été relogés depuis février 2015, soit environ 300 individus. Ils se sont dit satisfaits de l’amélioration de leur cadre de vie, mais, selon eux, toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour leur épanouissement. Ils en veulent pour preuve, l’absence d’un moulin à grain et les indemnisations pour l’expropriation de leurs champs qui se font toujours attendre. En réponse à ce dernier point, le directeur général de la MOAD, Edouard Bouda, a rassuré que «les dispositions sont prises pour régler ce problème le plus tôt possible». La délégation de la Banque mondiale a aussi invité le gouvernement à se pencher le plus rapidement possible sur certaines questions comme la distribution des semences, des instruments aratoires, des ressources pour l’élevage, avant l’installation de l’hivernage.
Simplice HIEN