La Convention pour le renouveau sankariste, tenue les 16 et 17 mai 2015 à Ouagadougou, a abouti à la désignation d’un candidat unique pour la présidentielle du 11 octobre prochain, en la personne de Me Bénéwendé Stanislas Sankara. Les héritiers politiques de l’instigateur de la Révolution d’août 1983 rompent ainsi avec la désunion.
Les sankaristes viennent de s’affranchir des démons de la division, qui les malmenaient depuis belle lurette. La preuve a été donnée à leur convention, tenue ce week-end au Palais des Sports de Ouaga 2000, en présence de la marraine, l’ex-première Dame du Faso, Mariam Sankara. Aux termes de leurs travaux, les héritiers politiques du défunt président Thomas Sankara sont parvenus à une candidature unique pour la prochaine présidentielle. Comme pour marquer l’unité tant recherchée, les sankaristes ont porté leur choix «consensuel» sur l’ancien chef de file de l’opposition, Me Bénéwendé Sankara, un habitué des scrutins présidentiels au Burkina Faso. Le «leader naturel» des sankaraistes s’est donc imposé sans surprise à sa famille politique, sous les coups de Vuvuzela et les cris des militants. Recevant de fait le flambeau (drapeau) des mains d’un ancien compagnon de «Thom sank», Valère Somé. «Enfin, nous venons de réaliser le défi de proposer une candidature unique de la grande famille sankariste. Nous pouvons être fiers de nous», s’est d’emblée réjoui le présidentiable. La voix gagnée par l’émotion, il a poursuivi : «C’est un honneur et une grâce pour moi de devoir mobiliser notre intelligence commune pour apporter une réponse appropriée aux aspirations du peuple burkinabè». Promettant de décliner très prochainement son programme politique, Me Sankara a invité, dans la foulée, les sankaristes à faire bloc derrière sa personne, pour une victoire effective au futur scrutin présidentiel. «Il nous revient de prouver que nous avons transcendé nos clivages et divergences», a-t-il lancé à ses camarades. Visiblement comblée, l’épouse de «Thom Sank», a signifié ceci aux participants à la Convention : «Je vous remercie d’être parvenus à choisir un candidat unique. Ils nous revient à tous de le soutenir, pour que nous allions à la victoire». Elle a surtout exhorté les sankaristes à œuvrer à ce qu’après l’insurrection populaire, l’insurrection électorale se produise par une participation massive aux élections en vue, pour parachever l’alternance. «Parachever l’alternance, c’est éloigner le système qui a fait des crimes de sang et économiques, un mode de gouvernance», a-t-elle dit, faisant allusion au régime déchu de Blaise Compaoré. Au-delà de la candidature unique, les participants à la convention ont décidé de la participation par des listes communes des sankaristes aux législatives et municipales à venir. Aussi ont-ils pris la résolution de la création d’un parti sankariste unifié et peaufiné un projet de société, signes de renouveau. Auparavant, les délégués ont fait le diagnostic des maux, qui mènent les partis sankaristes. Parmi ceux-ci, figurent, le manque de leadership, l’égoïsme des acteurs, le déficit de communication entre les acteurs et la perte des valeurs essentielles du sankarisme. Mais avec le renouveau sankariste, acté par la désignation d’un candidat unique, a fait comprendre le rapporteur général des travaux, Herman Traoré, sa famille politique espère venir à bout de ces insuffisances. Des délégués de partis progressistes du Ghana, du Mali, de la Côte d’Ivoire et du parti communiste français, ont pris part à la Convention sankariste. Tous ont loué l’idéal sankariste, basé sur l’éthique et la morale dans la gestion de la chose publique.
Kader Patrick KARANTAO
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