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La veuve du président Thomas Sankara sur la tombe du journaliste Norbert Zongo
Publié le dimanche 17 mai 2015  |  AFP
Insurrection
© Autre presse par DR
Insurrection populaire : Mariam Sankara rend hommage aux martyrs
Vendredi 15 mai 2015. Ouagadougou. Cimetière de Gounghin. La veuve Mariam Sankara est allée rendre hommage aux martyrs de l`insurrection populaire de fin octobre 2014 en compagnie de la veuve de Norbert Zongo, Geneviève Zongo




La veuve du président Thomas Sankara, assassiné en 1987 lors du putsch qui porta au pouvoir le président Blaise Compaoré s'est rendue vendredi sur la tombe du journaliste Norbert Zongo, dont le meurtre en 1998 ne fut jamais élucidé, a constaté l'AFP.

"Norbert Zongo est un journaliste qui a mené le combat pour la démocratie et aujourd'hui on est libéré. C'est le combat de tous qu'il a mené. Ce combat va continuer pour que l'impunité soit éradiquée dans ce pays", a lancé Mariam Sankara depuis le cimetière de Goughin, dans l'ouest de Ouagadougou, où se trouve également la tombe de son mari.

Mme Sankara est rentrée vendredi dans la liesse générale au Burkina Faso, pour la deuxième fois seulement depuis l'assassinat de son époux le 15 octobre 1987 lors d'un coup d'Etat qui porta le président Blaise Compaoré au pouvoir.

Elle sera entendue lundi par la justice burkinabè dans l'enquête sur sa mort.

Le régime de M. Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre par une insurrection populaire après 27 ans de règne, avait toujours refusé l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de cet assassinat.

Fin décembre, le ministre de la Justice a également proclamé la réouverture du dossier Zongo, une autre affaire incarnant les dérives les plus graves du régime du président Compaoré.

Le 13 décembre 1998, Norbert Zongo a été tué alors qu'il enquêtait sur le meurtre sous la torture de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré - le frère cadet de Blaise Compaoré -, un temps inculpé "de meurtre et recel de cadavre", avant que les poursuites ne s'arrêtent.

Son corps calciné fut retrouvé avec les dépouilles de trois de ses camarades le même jour à Sapouy, à une centaine de kilomètres de Ouagadougou.

Aucune condamnation n'a été prononcée malgré des années de procédure.

La veuve du journaliste Geneviève Zongo, qui a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de son époux en compagnie de Mme Sankara, a indiqué qu'elles d'eux menaient "un combat commun".

La figure de Thomas Sankara, révolutionnaire loué pour son intégrité et icône du panafricanisme, a été abondamment revendiquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Compaoré.
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