Quelques cinq mois après son installation à la présidence de la République française, François Hollande ouvrira les portes de l’Elysée, dans l’après-midi du mardi 18 septembre, à son homologue burkinabè, Blaise Comporé. Officiellement, il s’agit d’une « visite d’amitié » dont le second honore le premier. Mais il est évident qu’ils ne se contenteront pas simplement de parler de la pluie et du beau temps.
Le locataire de l’Elysée aura beaucoup de choses à demander et surtout à apprendre dans la gestion des dossiers ivoirien et surtout malien. En tant que médiateur attitré de cette crise malienne aux centres de décision aussi flous que variables, Blaise Compaoré doit non seulement briefer Hollande, mais aussi le situer sur les raisons de ce qui apparaît désormais comme un imbroglio entretenu de toutes pièces par Bamako.
Socialiste bon teint et « président normal », pressé, à l’intérieur, par la crise économique, et à l’extérieur par la grave situation qui prévaut en Syrie, François Hollande, en rupture officielle avec les avatars de la Françafrique, doit encore rendre plus lisible son agenda pour les pays du continent africain. D’autant que les destins politiques et économiques de ces pays sont encore trop liés au pouvoir réel ou imaginaire que l’ex-puissance coloniale détiendrait sur eux.
De toute évidence, la visite du chef de l’Etat burkinabè intervient à un moment où, au-delà des sujets d’intérêt commun, les préoccupations d’ordre régional sont des plus pressantes. Acteur majeur du leadership de la médiation dans cette partie du continent, Blaise Compaoré, devrait également faire de cette visite en France, une excellente occasion pour les deux hommes d’Etat de s’accorder sur une vision d’ensemble afin de restaurer la paix et la sécurité au Sahel.