Des agriculteurs et chercheurs des cinq continents se sont penchés, du 12 au 14 mai à Ouagadougou, sur les stratégies agricoles adaptées aux changements climatiques sous la houlette du réseau Promotion de l’innovation locale en agriculture écologique (Prolinnova) et l’organisation Promouvoir l’expérimentation et l’innovation paysannes au Sahel (Profeis).
Les changements climatiques jouent négativement sur le rendement agricole. Pour survivre il faut des innovations. Mais ce n’est pas que les initiatives manquent. Depuis des lustres les agriculteurs du monde entier ont toujours innover pour s’adapter aux contraintes environnementales.
En témoigne les techniques du Zaï et des buttes dans les bas-fonds respectivement dans les régions du Nord et du Sud-Ouest au Burkina Faso. Outres ces techniques, d’autres existent à travers le globe. Mais elles sont peu ou pas connues par les paysans. L’atelier francophone sur des Approches de la recherche et du développement par et avec les producteurs de Ouagadougou, initié par Prolinnova et Profeis, ambitionne pallier ce déficit.
Le ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation, Jean Noël Poda, représentant le Premier ministre, parrain et président de l’atelier à l’ouverture des travaux estime que la rencontre permettra aux différents acteurs venus des cinq continents d’échanger et d’harmoniser leurs connaissances en matière de techniques de production agricole.
Selon le ministre Poda, il est important pour les agriculteurs d’innover sinon c’est la disparition assurée. « Le gouvernement soutient cette action. Aussi elle permettra de mettre en synergie les recherches modernes et celles paysannes. Parce que la recherche paysanne se construit sur un temps et d’espace plus important.
Et il appartient d’activer et de puiser ses recherches endogènes pour leurs donner un contenu scientifique et l’ampleur que cela nécessite. Sans cela nous ne pouvons pas gagner en politiques agricoles », a-t-il affirmé.Quant au représentant de Prolinnova, Mathieu Ouédraogo le but des innovations paysannes est de promouvoir l’agriculture écologique.
Pour atteindre ce résultat il est important d’associer les connaissances endogènes des paysans au travail scientifique. « Nous espérons que cela devrait contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire, à maintenir leurs moyens de subsistance et à préserver l’environnement »,a-t-il soutenu.
Les participants sont venus de 13 pays dont huit africains. L’évènement devrait se tenir plus tôt mais la maladie à virus Ebola et la crise socio-politique qu’a connue le Burkina Faso en fin octobre 2014 avaient refroidi les ardeurs des organisateurs.
Steven Ozias KIEMTORE