Ouagadougou- La principale association soutenant le président déchu Blaise Compaoré a été dissoute par le gouvernement burkinabè, à cinq mois d’élections présidentielle et législatives au Burkina Faso, a-t-on appris jeudi de source officielle.
L’exécutif, au terme d’un Conseil des ministres mercredi, a "adopté un décret portant dissolution de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP-BC)", selon un décret reçu jeudi par l’AFP.
"La FEDAP-BC, contrairement à son statut apolitique, a pris des positions politiques qui ont contribué à détériorer l’ordre public les 30 et 31 octobre 2014", jours de l’insurrection populaire qui a renversé le régime Compaoré, a justifié le gouvernement.
Fer de lance du pouvoir de l’ex-président, l’association, créée en 2007, a activement milité pour la révision de la Constitution, voulue par l’ex président pour se maintenir au pouvoir.
La FEDAP-BC était suspendue depuis la mi-décembre par les autorités. Son président Adama Zongo est emprisonné depuis début avril pour des malversations foncières. Une partie de la société civile réclamait ouvertement sa dissolution.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ancien parti présidentiel, et une autre formation de l’ex-majorité avaient également été suspendus durant deux semaines en décembre, avant d’être rétablis.
Le CDP a affirmé faire l’objet de "tracasseries" depuis qu’il a perdu le pouvoir. Une quinzaine de ses cadres sont en prison et de nombreux autres en exil, selon son secrétaire exécutif national adjoint, Naboho Kanidoua.
Les élections présidentielle et législatives prévues en octobre sont cruciales pour le Burkina Faso, pays pauvre du Sahel. Elles doivent permettre de le doter de nouveaux dirigeants à l’issue d’une "transition démocratique" d’un an, mise en place après la chute de M.Compaoré.
roh/jf/jlb