Le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers a organisé le forum urbain municipal de Dori dans ladite ville, les 7 et 8 mai 2015. S’inscrivant dans le Programme-pays urbain du Burkina Faso (PPUB), le forum a permis d’établir un processus de concertation entre l’ensemble des acteurs en charge du développement urbain.
La génération actuelle de Burkinabè a hérité, après plus d’un demi-siècle d’urbanisation, d’un tissu urbain exsangue et dépourvu des ingrédients qui font la qualité d’une vie urbaine, selon le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, René Bagoro. Pour lui, cela engendre des travers comme la pauvreté urbaine, la carence des services publics de base et une précarité de l’habitat. « Ce sont là les conséquences d’un processus d’aménagement urbain qui ne répondait pas aux exigences d’une politique urbaine pensée sur le long terme », a-t-il expliqué. Et d’ajouter que l’urbanisation doit correspondre à la production d’un meilleur cadre de vie et d’épanouissement des populations. A cet effet, M Bagoro a révélé que le taux d’urbanisation au Burkina est autour de 25% et selon les estimations, 33 Burkinabè sur 100 seront des citadins d’ici les quinze prochaines années.
L’avenir urbain se prépare aujourd’hui, a-t-il poursuivi, et les défis qui se présentent à la génération d’acteurs du secteur sont énormes. Il a évoqué la maîtrise de la croissance urbaine, la minimisation de l’augmentation des quartiers précaires, la réduction des pressions environnementales, le renforcement des capacités des villes secondaires et l’implication des populations locales à la gouvernance de leur cité et à la formulation des politiques urbaines. C’est pourquoi, le ministre Bagoro a dit que le forum de Dori qui s’est tenu sous le thème « Participation citoyenne et construction de villes inclusives » a contribué à créer un cadre formel et institutionnalisé pérenne de dialogue et de consultation citoyens sur les questions urbaines.
Maîtriser la croissance urbaine
C’est en ce sens que René Bagoro a affirmé que le Programme-pays urbain du Burkina Faso (PPUB) est un soutien direct à la mise en œuvre du plan d’actions et de la politique nationale de l’habitat et du développement urbain. « Le programme vise à accompagner les pouvoirs publics nationaux, les collectivités territoriales et la société civile organisée pour une gestion plus efficace de la croissance urbaine, une amélioration de l’accès aux services et une meilleure formulation des politiques urbaines inclusives au bénéfice des populations les plus démunies », a-t-il renseigné. Et de confier que de manière spécifique, le programme entend renforcer la cohérence des efforts, en mettant en place un cadre institutionnel qui doit permettre à l’ensemble des acteurs d’articuler leurs initiatives et leurs moyens autour d’objectifs communs. Au cours des 48 heures de travaux, plusieurs thèmes ont été développés. Il s’agit de «Quelle contribution de la société civile pour accroître la résilience des populations face au changement climatique ? »; « La mobilisation des ressources locales dans les collectivités territoriales du Burkina Faso : cas de la commune de Dori » et « La problématique de l’occupation anarchique des espaces publics dans la ville de Dori». De l’avis du préfet, président de la délégation spéciale de Dori, Laurent Bado, le choix porté sur ces thèmes revêt l’ampleur des principales difficultés auxquelles les autorités communales sont confrontées. Il a cité, entre autres, les effets liés au changement climatique, la rareté des ressources financières, l’incivisme fiscal ainsi que l’occupation anarchique de l’espace communal qui ne favorise pas une bonne planification des investissements. Pour Laurent Bado, cela a pour conséquences des inondations, l’ensablement des points d’eau, la constitution de quartiers précaires et insalubres, la faible mobilisation des ressources propres et l’insécurité routière. «Les ateliers thématiques ont été l’occasion de véritables débats entre les acteurs locaux, nationaux et les citoyens. Ils ont permis à tous de cerner l’ampleur des enjeux au niveau local et aussi de renforcer les capacités en matière de planification participative et de gestion urbaine », a apprécié M. Bado.
Le président du conseil régional des organisations de la société civile du Sahel, Oumarou Dicko, a salué la tenue du forum qui a permis d’échanger autour des préoccupations des populations à la base.
Outre la ville de Dori, celles de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Dédougou et Tenkodogo sont concernées par le PPUB. Pour ce faire, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme est soutenu techniquement et financièrement par ses partenaires que sont ONU-habitat et Cities Alliance.
Souaibou NOMBRE
snombre29@yahoo.fr