Le Conseil supérieur de la communication (CSCà a suspendu les émissions d’expression directe pour une durée de trois mois à titre préventif, pour éviter les dérapages. Devant la levée des boucliers des organisations professionnelles des médias, l’institution annonce, dans ce communiqué, qu’elle a entamé des consultations dans le but de déboucher sur une solution consensuelle.
« Le Conseil supérieur de la communication a procédé à la suspension des émissions d’expression directe pour une période de trois (03) mois, à compter du 07 mai 2015.
Antérieurement à cette mesure et en plus de ses activités courantes de régulation, le Conseil était constamment interpellé sur les graves dérives constatées dans la conduite desdites émissions.
Il a entrepris de vastes tournées sur tout le territoire national en rappelant, entre autres, la nécessité pour les organes de presse organisant des émissions d’expression directe, de veiller scrupuleusement au respect de la loi régissant la liberté d’expression et ses limites.
Malheureusement, ces émissions, à bien des égards, étaient attentatoires à la présomption d’innocence, à la violation de la vie privée, aux règles d’éthique et de déontologie et au constat, peu d’organes de presse sont exempts de cas de violations.
Le CSC se félicite du grand débat national que suscite sa décision quant à l’avenir de ce type d’émission, en espérant qu’en termes de respect des lois, chaque acteur jouera sa partition.
Toutefois, en réponse aux différentes réactions souvent passionnées, à la compréhension affichée par la plupart des promoteurs des médias audiovisuels et prenant en compte la disponibilité des organisations professionnelles à l’accompagner en vue d’un meilleur encadrement des émissions concernées, comme stipulé dans leur déclaration du 11 mai 2015, le Conseil a engagé une série de concertations avec les responsables des associations professionnelles et les promoteurs des radios et des télévisions afin de dégager une position consensuelle.
Le souci du Conseil, en prenant cette mesure forte, était de mieux encadrer les espaces d’interpellations démocratiques et d’éducation citoyenne.
La seule ambition du Conseil repose sur la nécessité que le contenu de ces émissions ne soit parfois une grave menace à la cohésion sociale.
Les avis et les propositions qui se dégageront majoritairement des concertations feront bientôt l’objet d’une décision du Conseil. »