VIe congrès du CDP : ce parti peut toujours faire mal

News

Politique

Article

Politique

Publié le lundi 11 mai 2015 | L`Observateur Paalga

© Autre presse par G.S
CDP : Eddie Komboigo élu nouveau président
Dimanche 10 mai 2015. Ouagadougou. Palais des sports de Ouaga 2000. Eddie Komboigo a été élu président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) au terme du 6e congrès ordinaire de 48 heures placé sous le thème "Face aux défis actuels et futurs, bâtissons un CDP en phase avec notre temps"

Pour être attendu, le 6e congrès du CDP l’était sans doute, non seulement pour ses militants et sympathisants mais aussi par les autres partis et les nombreux observateurs de la scène politique nationale. Il intervenait en effet six mois après l’insurrection populaire de fin octobre 2014 qui a balayé Blaise Compaoré et avec lui tous ses partisans, obligés depuis de raser les murs. Et depuis des obstacles ne cessent de se dresser sur leur chemin, notamment l’interpellation de nombre de caciques de l’ex-Majorité et le vote, le 7 avril 2015, du nouveau code dont l’objectif avoué est d’exclure des prochaines échéances électorales ceux qui ont soutenu jusqu’au seuil de l’irréel le projet de modification de l’article 37 de la Constitution.

C’est dans ce contexte qu’est intervenu ce grand jamboree politique où certains grands brûlés d’octobre tels que Luc Adolphe Tiao, ex-Premier ministre, Bongnessan Arsène Yé, « ministre de l’article 37 », et Mélégué Traoré, pour ne citer que ceux-là, sont revenus en surface.

Ce qui aura le plus marqué l’ouverture de ce VIe congrès du CDP, c’est l’impressionnante mobilisation des militants et le balai des grosses cylindrées au palais des Sports à Ouaga 2000 comme au temps où le parti était aux affaires. Pour tout dire, si l’ex-parti au pouvoir est aujourd’hui groggy comme un boxeur qui vient de recevoir un coup, on aurait tort de croire qu’il est K.-O., car s’il trouvait un candidat suffisamment crédible et pas trop mouillé pour ne pas avoir d’ennuis, judiciaires, il pourrait faire mal et même très mal. Tout le monde le sait, à commencer par les dirigeants de la Transition et les autres prétendants plus ou moins déclarés à la présidentielle, à défaut de revenir au pouvoir, le CDP pourrait être faiseur de roi, et c’est aussi pour cela que dans certains milieux on fait des pieds et des mains pour écarter ses bonzes de la course à Kosyam. Et Dieu seul sait que beaucoup d’eau a coulé sous le pont Kadiogo.

En attendant, le choix du parti s’est porté sur Eddie Komboïgo, expert-comptable et ancien député du Passoré, pour diriger son bureau exécutif national.

A dire vrai, pour avoir tenu le gouvernail quand il tanguait et prenait l’eau de toutes parts, Léonce Koné était pour beaucoup de gens l’homme de la situation pour n’être pas politiquement marqué.

Mais si le CDP a opté pour Eddie Komboïgo, c’est sans doute par souci de donner un nouveau visage au parti en vue de bâtir une formation politique en phase avec les défis actuels et futurs conformément au thème du VIe congrès.

Et pour mieux encadrer le « novice », on lui a flanqué le philosophe et idéologue Achille Tapsoba comme premier vice-président et porte-parole de l’ex-majorité.

On ne sait pas les armes dont dispose le nouveau président du CDP pour bien garder la maison, mais c’est au pied du mur qu’on reconnaît le bon maçon.

Toutefois, certains ne manqueront pas de voir derrière Eddie le couple Diendéré avec qui il entretient des liens familiaux et amicaux.

Adama Ouédraogo Damiss