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Burkina: nouvelle direction à la tête du parti de Compaoré, nommé président d’honneur
Publié le dimanche 10 mai 2015  |  AFP
L`ex-président
© aOuaga.com par DR
L`ex-président burkinabé Blaise Compaoré




Ouagadougou - Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ancien parti au pouvoir fondé par Blaise Compaoré chassé du pouvoir par la rue en octobre, a élu dimanche de nouveaux dirigeants lors d’un congrès ordinaire au cours duquel M. Compaoré a été désigné président d’honneur.

Eddie Constant Komboïgo, un ancien député de 47 ans, a été élu président du CDP dans une grande euphorie, à l’occasion de la clôture du premier congrès du parti depuis la chute de M.Compaoré.

M.Komboïgo, expert-comptable de 47 ans et proche de l’ex chef de l’Etat avait été élu député en décembre 2012, dans la province du Passoré (nord-est) et ne figurait pas parmi les apparatchiks du parti fondé en 1996 par Blaise Compaoré.

"CDP is back", a lancé dans son premier discours le nouveau dirigeant promettant de ramener le CDP au pouvoir.

"Si le CDP est un parti né au pouvoir, aujourd’hui le défi est de lui redonner ses lettres de noblesse en remportant magistralement les élections présidentielle, législatives et municipales", a-t-il déclaré, appelant le gouvernement de transition à une "relecture" du nouveau code électoral qui interdit à des membres du CDP de participer aux prochaines scrutins.

Début avril, le Conseil national de transition (CNT), l’assemblée intérimaire du Burkina Faso, a adopté une révision du code électoral, rendant "inéligibles" les personnes ayant "soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l’alternance politique".

Cette loi fait référence à la tentative de révision de la Constitution de la fin octobre 2014. Destinée à permettre à M. Compaoré de se maintenir au pouvoir pour un nouveau mandat, elle avait finalement causé sa chute, à l’issue d’une insurrection populaire.

Dans son discours, le nouveau chef du CDP a appelé au "rassemblement" au sein du parti et a voulu rassurer "la jeunesse burkinabè" en expliquant avoir "bien, bien, bien, bien compris, les messages des 30 et 31 octobre 2014", dates de la chute de Blaise Compaoré.

Ce dernier, qui vit en exil en Côte d’Ivoire après 27 ans de règne, a été désigné "président d’honneur" du CDP. Il dirigera un Conseil national d’une trentaine de membres comprenant son frère cadet François et, plusieurs de ses anciens ministres et Premiers ministres, qui aura pour mission de conseiller le bureau politique du parti.

Les élections présidentielle et législatives prévues en octobre sont cruciales pour le Burkina Faso, pays pauvre du Sahel. Elles doivent permettre de le doter de nouveaux dirigeants à l’issue d’une "transition démocratique" d’un an, mise en place après le départ de M.Compaoré.


roh/pid/ial
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