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Art et Culture

Sams`K Le Jah: ‘’Ce n’est pas parce qu’on a échoué dans la vie qu`on devient rastaman’’
Publié le vendredi 8 mai 2015  |  aOuaga.com
Sams`K
© aOuaga.com par DR
Sams`K Le Jah: ‘’Ce n`est pas parce qu`on a échoué dans la vie qu`on devient rastaman’’




La première édition de Reggae city festival, initié par Sams’K Le Jah, se tiendra les 9, 10 et 11 mai 2015, à Ouagadougou. C’est un festival qui commémore le 34e anniversaire de la disparition de Bob Marley et qui veut rendre aussi hommage à tous les ainés de la musique reggae. Le village sera animé, entre autres, par des concerts reggae, projection de films, conférence-débats, expositions vente d’articles etc…L’artiste Sams’K Le Jah nous donne les grandes lignes de cette célébration.


Comment est venue l’idée d’un festival reggae?
Reggae city festival, c'est le premier village 100% reggae. L'idée est partie du fait qu'on veut réunir autour de cette musique qui nous a bercés des années, arriver à réunir les fans et les pratiquants. Le Burkina à travers l'émission que j'ai conduite, pendant des années, il y a beaucoup de fans de reggae, mais il n'y a pas de cadre. Il faut attendre de temps en temps quelques concerts des grands frères comme Tiken Jah, Ismael Isaac ou Alpha Blondy pour que les gens se retrouvent et après c'est fini; soit le11 mai qui marque la date anniversaire du décès de Bob Marley pour qu'il y ait quelques petites manifestations et après c'est fini.
Pourtant, les gens ont besoin de plus de temps pour savourer cette musique qu'ils aiment. Et c'est pour cela que je me suis dit au lieu de passer le temps à faire de petites manifestations, l'idéal serait de mettre en place ce qu'on a considéré comme étant un village où il y aura des maquis, restaurants, bars pour créer le côté festif et convivial. Mais en plus, moi j'ai toujours considéré le reggae et le rastafarisme comme étant une source de culture. C'est pour cela que je dis, si tu n'es pas cultivé, ce n'est pas la peine de faire du reggae. C'est une musique où il faut savoir pour donner.

Quelles sont les grandes lignes de ce festival?
On aura des conférences publiques, des films documentaires sur le rastafarisme et le reggae. On parlera aussi des origines et de la philosophie qu'il est important de connaitre. Qui dit philosophie, origine du reggae, forcement aura une connexion avec l'histoire même du noir. Je me dis aujourd'hui qu'on a une jeunesse qui, à la limite divague ; car il n'y a plus de repère. Quand on prend nos manuels scolaires, rares sont les chapitres accordés à l'Afrique, aux valeurs positives africaines. Or ça, c'est super important pour un peuple comme Marcus Garvey l'a dit "un peuple sans la connaissance de son passé est un comme un arbre sans racines ». Et pour nous il est important de le relever. Donc en dehors de ces films documentaires il y aura les concerts live.
Les conférences seront animées par Doumbi Fakoly. C'est un monsieur qui est très attaché au côté spirituel de l'Afrique. C'est vrai on peut être chrétien, on peut être musulman, mais il est bon de savoir que Jesus et Mahomet ont fait leur éducation spirituelle en Afrique. C'est vrai qu'il y a certaines personnes qui vont se sentir choquées, mais celui qui va se sentir choqué c'est quelqu'un qui ne connait pas l'histoire de la religion qu'il pratique.
Après Doumbi Facoly, on a Evans Voice, le seul zoukeur engagé qui a passé une partie de sa vie à recenser les inventeurs et savants noirs parce que quand on regarde les manuels, on parle des théorèmes de Thalès et Pytagore. Or en réalité, ils n'ont jamais inventé de théorème. C'était des petits étudiants en Egypte ancienne. Ils sont venus prendre juste un peu, ils ont reparti en Grèce faire croire aux Grecs que ce sont eux qui ont inventé ces théorèmes... L'Afrique a inventé les mathématiques. Donc Evans Voice sera là pour développer cet aspect. Et Lasconi, lui est un monsieur qui peut parler de Marcus Garvey pendant des semaines sans répéter la même phrase. Il est passionné de ce pan de notre histoire. Il a été sur la tombe de Christophe Colombe, il a beaucoup voyagé. Donc c'est tous ces gens qui viendront avec une nourriture intellectuelle, spirituelle pour les festivaliers. Et après on passe au concert.

Pourquoi le choix de Helen Lee pour le parrainage?
Le choix de Helen Lee pour le parrainage de ce festival, c'est tout simple. Je dis connais l'histoire d'un certains nombre d'acteurs qui ont contribué à positionner le reggae africain, spécialement. Meme le reggae jamaïcain a été positionné par un anglais, Christ Black Well. Qui dit Helen Lee, fait tout de suite le rapprochement avec Alpha Blondy, Tiken Jah Facoly, Lucky Dube etc…. ce n'est pas n'importe qui dans la promotion du reggae singulièrement et dans la musique ouest africaine.
L'un de nos combats a été de faire comprendre aux gens que ce n'est pas parce qu'on a échoué dans la vie qu'on devient rastaman. Non. C'est un chemin qu'on choisit pour cultiver le coté humble de la vie. Ca c'est super important. Donc arriver déjà à offrir un cadre pour que les gens puissent s'exprimer et je le fais gratuitement pour qu'il y ait le maximum de gens, afin que les jeunes qui viendront sur la scène comprennent qu'il y a un défi à relever. En plus quand je pense à un grand frère comme Ismael Isaac qui vient, a un groupe comme Reggae Light qui vient, j'ai un groupe le Top Sound Band avec lequel je joue, mais je souhaite que ce groupe se frotte à un autre pour qu'il y ait la concurrence et aussi un peu d'échange.
Les dates sont les suivantes : 9, 10 et 11 mai 2015, à l'espace culturel Jean Pierre Guingané, c'est un espace à l'air libre, dans un petit stade où j'ai déjà fait un concert. Et le village ouvre de midi à minuit.

Interview réaliser par Florence Bayala à ouaga
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