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Sidwaya N° 7372 du 11/3/2013

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Michel Ouédraogo, délégué général du FESPACO : « Il y a une adhésion assez remarquable des Bobolais au festival »
Publié le mardi 12 mars 2013   |  Sidwaya




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Le « FESPACO à Bobo », autrefois appelé « mini FESPACO », s’est tenu du 7 au 10 mars 2013 dans la ville de Sya, avec la projection des 36 films. Le délégué général, Michel Ouédraogo, exprime dans cet entretien, sa satisfaction sur l’organisation de ce festival à Bobo-Dioulasso. Il y évoque également les problèmes de salles de ciné et annonce que d’autres villes burkinabè et africaines accueilleront les films primés.

Sidwaya (S.) : Au terme du FESPACO Bobo 2013, êtes-vous satisfait de sa tenue dans la ville de Sya ?

Michel Ouédraogo (M.O.) : Pour apprécier la tenue du FESPACO 2013 à Bobo-Dioulasso, il faut d’abord remercier le monde du cinéma africain, burkinabè et surtout le parrain de FESPACO Bobo 2013, le président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara. Cela est d’ailleurs une innovation parce qu’à chaque édition, nous n’avions pas de parrain. Son engagement, sa présence lors du lancement officiel, la présence du président de l’Assemblée nationale gabonaise et de la vice-présidente de l’Assemblée nationale du Sénégal, au vue de son engagement personnel, le FESPACO 2013 et celle de Bobo a connu un retentissement. Il faudrait également saluer les autorités régionales qui ont contribué à ce que FESPACO Bobo 2013 soit véritablement une réussite. Quant à ma satisfaction, je suis obligé de faire le lien entre les trois dernières éditions que j’ai pu organiser à Bobo-Dioulasso. Le mini FESPACO comme on l’appelait, depuis 1993, ne prenait plus Bobo comme un cadre de promotion du cinéma africain. Nous avons essayé de renouer avec cela en 2009 et quand je fais le point de 2009 et 2011, il y a une grande satisfaction du FESPACO Bobo 2013. Ma satisfaction c’est l’engouement de la population parce qu’il y a une adhésion de la population qui est assez remarquable. Il faudra poursuivre cette action pour que Bobo-Dioulasso devienne une plate-forme forte de la culture et du cinéma africain et du Burkina Faso. J’ai déjà des échos du FESPACO Bobo venant de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique parce qu’ils ont vu à la télévision ce qui s’est passé à Bobo-Dioulasso, notamment la cérémonie d’ouverture.

S. : Il existe un projet de réhabilitation du Ciné Guimbi, piloté par un cinéaste. En quoi consiste-t-il exactement ?

M. O. : Le projet « Sauvons le ciné Guimbi » est un projet noble. Comme je l’ai toujours dit, lorsqu’une salle de cinéma se ferme en Afrique, c’est le cinéma africain qui est assassiné, c’est un poignard dans le dos. Nous devons donc faire de sorte que plus jamais en Afrique, une salle de ciné ne se ferme, parce qu’elle est un lieu de socialisation et d’éducation des peuples. Autant on construit des écoles pour instruire la jeunesse africaine, autant, il faut construire des salles de ciné pour éduquer la jeunesse africaine. Le projet « Sauvons le ciné Guimbi » entre en droite ligne de notre combat pour que le cinéma africain puisse bénéficier de salles. Réhabiliter cette salle de ciné est une opportunité remarquable pour le FESPACO et c’est pourquoi nous avons travaillé avec les initiateurs de ce projet en nous engageant à prendre deux sièges au nom des cinéastes africains pour que le FESPACO soit présent. C’est donc un projet que nous devons soutenir et les médias doivent faire en sorte qu’il soit une réalité pour que nous puissions très bientôt assister à la réouverture de la salle Guimbi. L’idée est noble et le président de l’Assemblée nationale, Soungalo Ouattara, est encore le parrain. Pour que le ciné Guimbi renaisse, il faut une mobilisation nationale et internationale totale pour laquelle le FESPACO milite fortement. Pendant cette édition nous avons octroyé à ce projet un stand au Marché international du cinéma africain (MICA). Ils ont pu faire des projections et montré leur spot dédié à la résurrection du ciné. Celui qui gère le projet, je le considère comme un fils du Burkina Faso, même s’il est de nationalité occidentale parce que l’action qu’il mène est pour le Burkina Faso et l’Afrique.

S. : Le problème de salles de ciné se pose de manière générale et de façon cruciale à Bobo-Dioulasso. Le FESPACO a-t-il des perspectives dans ce sens ?

M. O. : Je ne pense pas qu’à Bobo-Dioulasso, le problème soit aussi crucial que vous le pensez. Il y a des pays africains où il n’y a même plus une seule salle de cinéma. Le Burkina peut être considéré comme riche, en termes d’infrastructures cinématographiques, même s’il faut faire des efforts dans ce sens parce que ce qui existe n’est pas suffisant. Par exemple Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays dispose de trois salles dont le ciné Sagnon et les deux salles de l’Institut français que nous avons exploitées. A Ouagadougou, nous avons au moins cinq salles et ces deux villes disposent à elles seules, de huit salles de cinéma. Si nous avons voulu mettre en place toutes les infrastructures cinématographiques pendant le FESPACO, nous aurons pu faire les projections dans 13 salles à Ouagadougou plus les trois salles de Bobo qui font un total de 16 salles. C’est donc dire que le Burkina Faso est un pays nanti mais nous devons encore faire des efforts parce que le problème aujourd’hui, ce n’est pas d’avoir des salles mais c’est la qualité de la salle. C’est dans ce sens que nous devons travailler en termes d’infrastructures mais aussi de matériels techniques qui font défaut dans nos salles. Nous voulons passer au numérique, or cette transition est un projet global qui nécessite effectivement que nos salles soient équipées. On attend ces efforts de l’Etat burkinabè mais aussi des partenaires qui ont toujours soutenu le cinéma africain.

S. : Y a-t-il d’autres villes burkinabè ou africaines qui vont accueillir les films primés au FESPACO 2013 ?

M. O. : Je sais déjà que Ouahigouya s’est annoncée et est prête à nous accueillir avec les films primés au FESPACO d’ici à la fin de ce mois de mars. Il y a également Dakar qui veut que le FESPACO vienne célébrer avec eux leurs prix parce qu’ils ont remporté deux prix majeurs, notamment l’Etalon d’or et l’Etalon de bronze. Le Sénégal a donc émis le vœu que le FESPACO puisse se déplacer chez eux avec l’ensemble des films primés. Le pays invité d’honneur, le Gabon se manifeste à son tour. Aujourd’hui (NDLR : dimanche 10 mars 2013) le directeur de la cinématographie de la Tunisie m’a appelé, souhaitant recevoir l’ensemble de la sélection des films primés au FESPACO. Seulement, le FESPACO ne dispose pas de moyens pour faire ces tournées. Les tournées se font à la demande des Etats parce que le FESPACO est disponible et disposé à travailler avec les Etats africains, pour peu que ces Etats acceptent de prendre en charge l’ensemble des actions qui doivent être menées. Nous répondrons à ces demandes parce qu’il ne faut pas baisser les bras, se décourager et je pense que le FESPACO est en train de faire un travail qui fera en sorte d’être véritablement un événement mondial. Aujourd’hui, il est connu comme un événement national et panafricain et notre ambition, c’est faire du FESPACO un événement mondial.

Interview réalisée par
Jean-Marie TOE

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