Le mouvement de la société civile burkinabè, le Balai Citoyen, a organisé, ce jeudi 7 mai 2015 à Ouagadougou, un rassemblement en soutien au peuple du Burundi qui lutte pour le respect des règles constitutionnelles et pour plus de libertés.
Ce rassemblement vise, selon l’un des responsables du Balai Citoyen, Serge Bambara alias Smockey, « à marquer la solidarité du Burkina Faso envers le peuple burundais ». Pour Smockey, « la dictature doit s’arrêter en Afrique ».
Le soutien ne doit plus se limiter à la théorie mais dans l’action, estiment les membres de cette organisation de la société civile pour qui le lieu de ce rassemblement est symbolique. Notamment le Rond-Point des Nations-Unies de Ouagadougou. Poings levés scandant des slogans du genre « ensemble avec le Burundi, abat la dictature… », Cibals et Cibelles (membre du Balai Citoyen, Ndlr), entendent ainsi attirer l’attention de la communauté internationale sur les menaces qui guettent le pays du président Pierre Nkurunziza.
Et ce message, Gérard Niyondiko, Burundais vivant au Burkina, espère qu’il « sera bien entendu parce que nous sommes dans un monde ouvert et même les autres peuples des autres Nations qui aspirent à la paix et à la démocratie se sentiront concernés par le combat de ce peuple pour la stabilité et la paix dans la région ». « Cette solidarité donne la force et le courage et on se rend compte qu’on n’est pas seul et qu’on est soutenu par d’autres peuples qui ont soif de paix », ajoute M. Niyondiko qui est par ailleurs entrepreneur au Burkina Faso depuis trois ans.
Rappelons que le Burundi est le théâtre depuis plus de dix jours de manifestations parfois violentes contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Pour les contestataires, un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, élu deux fois en 2005 et 2010, et désigné candidat de son parti, le CNDD-FDD, à la présidentielle du 26 juin, est inconstitutionnel et contraire à l’accord d’Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile (1993-2006). L’accord limite à deux les mandats présidentiels. La Cour constitutionnelle, elle a jugé il y a deux jours cette nouvelle candidature parfaitement valable.
Abel Azonhandé