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Sidwaya N° 7372 du 11/3/2013

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Assassinat d’une fille par son ex-copain militaire : les premiers éléments de l’enquête
Publié le mardi 12 mars 2013   |  Sidwaya


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© Sidwaya par DR
Mme Honorine Médah Dabiré procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou et Placide Nikièma procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou


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Le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, Mme Honorine Médah/Dabiré et le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Placide Nikièma, ont animé hier lundi 11 mars 2013, une conférence de presse pour informer l’opinion sur les derniers développements du drame survenu dans la nuit du 9 mars au cours de laquelle une fille a été assassinée par son ex-copain militaire.

Le caporal Bahanla Lompo du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui a tué son ex-copine, Bernadette Tiendrébéogo, dans la nuit du 9 mars 2013, est aux arrêts. En effet, il a été conduit dans l’après-midi du 10 mars à la brigade de gendarmerie de Bogodogo par sa hiérarchie. C’est l’information donnée dans la matinée d’hier lundi 11 mars par le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, Mme Honorine Médah/Dabiré. « L’interrogatoire du caporal Bahanla Lompo se poursuit et à l’heure où nous parlons, l’enquête est bouclée et il sera présenté au procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou aujourd’hui même pour la suite de la procédure », a précisé Mme le procureur général. Selon les premiers éléments de l’enquête révélés par Mme Médah, le caporal Bahanla Lompo a connu feue Bernadette Tiendrébéogo en 2007.

A partir de 2009, ils auraient vécu en concubinage. Mais d’après les déclarations du caporal rapportées à la conférence de presse, il avait remarqué qu’elle rentrait tardivement et avait changé de comportement. En 2012, le caporal a été admis en stage pour obtenir le grade de sergent et mademoiselle Tiendrébéogo a rejoint sa famille paternelle. Par la suite, elle a obtenu un emploi d’hôtesse à Niamey au Niger. Le 31 décembre 2012, ils auraient eu un entretien et la fille lui a annoncé la rupture de leurs relations. Le 7 mars 2013, il a appris que la victime est rentrée au Burkina Faso. Le 9 mars, il lui rend visite au domicile paternel et celle-ci lui signifiait une fois de plus qu’elle ne voulait plus de lui. « Dépité, énervé, il retourne chercher une arme (Kalachnikov) qu’il camoufle soigneusement et fait le guet non loin du domicile de la fille pour surveiller ses va-et-vient », a expliqué Mme le procureur général. Entre-temps, Bernadette Tiendrébéogo qui s’apprêtait à sortir, voit le caporal Bahanla Lompo. Sentant le danger, elle s’enfuit pour se réfugier dans la chambre de son père où elle s’enferme à double tour. « Il la poursuit, tire sur la serrure et réussit à entrer dans la chambre. Il trouve la fille accroupie et tire des coups de feu sur sa tête et s’enfuit », a ajouté Mme Honorine Médah/Dabiré. Alertée, la gendarmerie a fait les constatations d’usage et s’est mise à la recherche du caporal qui sera arrêté et conduit à la brigade de Bogodogo par sa hiérarchie du RSP.

Le code pénal prévoit la peine de mort

Les explications du procureur du Faso ont donné lieu à un débat avec les journalistes qui ont voulu notamment savoir si le corps de la victime a été remis à sa famille, à quand le jugement du « présumé auteur » et les peines qu’il encourt. « Le corps de la victime a été remis à sa famille après autopsie et devait être inhumé ce matin. Il n’y a à aucun moment eu des tiraillements… l’enquête va préciser le nombre de coups de feu tirés », a répondu Mme le procureur général. A l’heure actuelle, elle dit ne pas pouvoir indiquer la date du jugement. « Une procédure judiciaire obéit à des exigences. Ce sont des faits criminels, très graves. Il n’a été présenté que ce matin, il n’a pas encore été inculpé », a avancé la magistrate. En effet, il va falloir que le procureur du Faso saisisse un juge d’instruction par un réquisitoire introductif. Il reviendra à ce juge d’instruire, de l’inculper, d’entendre les parties civiles, de faire les confrontations avec les témoins. Ce n’est pas une affaire qui peut se boucler en un mois, a-t-elle indiqué, avant d’ajouter : « ce n’est pas parce que c’est un dossier qui choque que nous allons brûler les étapes. Nous ne pouvons même pas brûler les étapes ».

Eu égard aux premiers éléments de l’enquête, le procureur va ouvrir une information judiciaire sur le qualificatif d’assassinat, un meurtre commis avec préméditation et guet-apens. Selon le code pénal, le caporal Lompo (presenté à la presse, lire p17) encourt la peine de mort. Interrogé par les journalistes sur le cas du militaire qui a tué sa bonne au quartier Karpala de Ouagadougou, le procureur du Faso, Placide Nikièma a affirmé que l’instruction du dossier est close. L’inculpé, du nom de Bakouan, a formulé une demande de mise en liberté provisoire, « laquelle a été examinée favorablement le 4 février 2013, la procédure de jugement est pratiquement enclenchée ». Au terme du code de procédure pénal, a souligné Placide Nikiéma, la détention préventive est une mesure exceptionnelle. Elle n’a lieu qu’en raison de circonstances données et pour un objectif donné. Quant à Romuald Tuina, ce militaire qui a tiré sur un gérant de bar avant d’aller braquer l’agence BCB de la Patte d’Oie, le procureur du Faso a relevé qu’il serait réfugié à l’étranger.

Bachirou NANA

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