Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a suspendu jeudi les émissions d’expression directe sur les médias audiovisuels pour une durée de trois mois, pour "mauvaise conduite" desdites émissions, a-t-on appris auprès de l’Institution.
Dans un communiqué, l’instance de régulation a expliqué que cette décision fait suite aux nombreux "dérapages" constatés dans la conduite et le contenu desdites émissions, malgré les actions pédagogiques entreprises à l’endroit des animateurs et du public.
Le CSC a tenu à préciser que cette mesure de suspension ne concerne pas les émissions sur la santé et celles à caractère ludique, sentimental et culturel à condition qu’elles demeurent dans leur objet.
Le CSC a ajouté que la décision est "particulièrement" motivée par le souci d’assurer un climat apaisé et propice à la cohésion sociale en cette période "sensible".
Le Burkina Faso vit une période de transition après la chute de l’ex-régime en fin octobre 2014, qui doit déboucher à des élections présidentielle et législatives, le 11 octobre 2015.
Un code électoral excluant les partisans de Blaise Compaoré a été promulgué par le président Michel Kafando. Une situation qui a fait monter la tension d’un cran, entrainant souvent des débats houleux par médias interposés.
"La suspension de ces émissions vise à circonscrire les graves atteintes aux droits, à l’honneur, à la dignité d’autrui, ainsi qu’ à l’ordre public fréquemment constatées dans ce type de programme",a-t-elle soutenu.
Au Burkina Faso, 139 sociétés de radiodiffusion sonore, 20 sociétés de télévision et 30 journaux se partagent le paysage médiatique.
Le 28 avril dernier, le CSC a concédé des fréquences à 46 radios et télévisions privées.
Dans le dernier classement de Reporters Sans Frontière (RSF), le Burkina Faso se classe parmi "les meilleurs élèves" en matière de liberté de presse. F