Ouagadougou - Le Burkina Faso, premier producteur de coton d’Afrique, va réduire sa production de coton transgénique dès cette année à cause de "difficultés techniques", a-t-on appris jeudi de source officielle.
"Nous allons faire 55% de coton génétiquement modifié et 45% de coton conventionnel sur l’ensemble du pays", a déclaré devant la presse Ali Compaoré, directeur général de la Société cotonnière du Gourma (Socoma), l’une des trois principales compagnies cotonnières du pays.
Cette réduction doit s’étaler sur trois ans. Le coton génétiquement modifié (CGM) représente aujourd’hui officiellement 73% de la production de coton au Burkina Faso.
Cette réduction s’explique par "un problème technique au niveau du développement du coton transgénique", a indiqué M.Compaoré, assurant que la technologie en tant que telle "n’était pas remise en cause".
Ouagadougou a entrepris en 2009 une production à grande échelle de coton transgénique après des recherches débutées en 2003 avec l’appui de la multinationale agroalimentaire américaine Monsanto.
Le Burkina Faso, qui a détrôné depuis 2007 l’Egypte comme premier producteur de coton du continent, est le seul pays d’Afrique de l’Ouest à avoir expérimenté la culture de coton OGM en plein champ.
Fortement contesté par une partie de la population -surtout à ses débuts-, le CGM a permis selon les autorités d’augmenter la productivité et surtout de réduire la quantité de pesticides utilisées dans le traitement.
L’an dernier, le pays a réalisé une de ses productions record avec 710.000 tonnes de coton, dont 73% de transgénique, et vise 800.000 tonnes pour la campagne agricole 2015-2016, au prix de 235 francs CFA le kilo (0,357 euro), contre 225 francs CFA (0,342 euro) l’année passée.
"Nous sommes satisfaits de ce prix", a déclaré le président de l’Union nationale des producteurs de coton, Karim Traoré, prédisant "une production jamais égalée au Burkina et en Afrique".
Quelque 3,5 millions de personnes vivent directement de l’activité cotonnière au Burkina Faso, un pays pauvre enclavé d’Afrique de l’Ouest.
Le coton, qui était depuis la colonisation française la première source de devise du pays, a été supplanté par l’or en 2009.
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