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© Autre presse par DR
Burkina Faso: Me Halidou Ouédraogo à propos du crash du vol d’air Algérie: « l’avion peut avoir été abattu » |
Les déclarations de l’actuel maire de Béziers (France), Robert Ménard, élu sous la bannière du Front national sur le nombre d’élèves « présumés musulmans » dans sa ville, ne laissent pas indifférents ses anciens compagnons de lutte contre la violation des droits humains. En effet, Me Halidou Ouédraogo, président du Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDHP) au temps de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, s’insurge contre cette volte-face de l’ex-Secrétaire général de Reporters sans frontières qui a dénoncé avec fermeté ce crime au moment où certains journalistes burkinabè n’osaient pas se prononcer sur la question. Lisez !
« Le Pays » : Quel commentaire faites-vous de l’attitude de votre ancien compagnon de lutte qui s’est amusé à recenser les élèves musulmans de sa ville ?
« Au tout début de la IVe République jusqu’en octobre 2014, la situation des droits humains au Burkina Faso n’était pas du tout reluisante, notamment celle qui a prévalu à la suite de l’assassinat de Norbert Zongo. Il n’y avait même pas le concours de la presse à l’époque. Pis, elle s’en prenait à nous qui posions le problème de l’assassinat de Norbert Zongo. Néanmoins, nous avons bénéficié du concours d’un certain nombre de journalistes parmi lesquels figurait Robert Ménard qui a fait un bon travail. Il s’est même rendu en ce temps à Sapouy, sur le lieu du drame. Il a même été expulsé par Djibrill Bassolé (NDLR : ministre de l’Intérieur à cette époque). Mais l’engagement des amis, il faut toujours le prendre avec relativité. Je ne peux pas dire que Robert Ménard n’a pas fait du bon travail dans la lutte contre l’assassinat de Norbert Zongo. Mais aujourd’hui, son virage est inacceptable. A propos des comportements des militants du Front national, quoi qu’ils s’en défendent, notre expérience nous fait savoir que quand les gens crient à gauche, il faut les attendre à droite. C’est ce qui s’est passé car aujourd’hui, Robert Ménard est plus qu’à droite. Il emprunte les mêmes méthodes qui avaient été employées au temps des Nazis, à l’égard des Juifs. Il s’est inscrit dans le courant de Marine Le Pen pour devenir maire de Béziers. C’est lui-même qui a avoué qu’il veut changer et qu’il a l’intention de devenir musulman. Cela est abominable.
Le deuxième point est qu’il s’est illustré par l’armement de ses agents, en achetant des revolvers au nom de la lutte contre je ne sais quoi. Si c’est pour lutter contre le terrorisme, il a peut-être ses raisons. Mais moi, je ne peux l’affirmer. Votre question est assez claire et je dirais que son attitude est pire même que l’islamophobie. Autant il a été un ami et fidèle compagnon de lutte pour nous hier, autant il ne peut plus l’être aujourd’hui, vu la situation dans laquelle il se trouve et vu le comportement qu’il a adopté. Les gens s’engagent pour provoquer un changement de situation tripartite. Nous, nous restons sur notre engagement qui est la défense des droits humains.»
Propos recueillis par Mamouda TANKOANO
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