L’Alliance pour la défense de la patrie (ADP) fait partie des derniers-nés du milieu associatif qui se réclame de la Société civile. Créée le 11 avril 2015 de la volonté de jeunes leaders, à Ouagadougou, l’ADP se veut une structure de la jeunesse burkinabè qui se donne pour mission principale la défense de la patrie et des acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. La section provinciale de Koudougou a animé, le samedi 2 mai dernier, une conférence de presse à la Maison de la femme de Koudougou pour présenter la jeune structure.
« Panser les plaies de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 », c’est ce que demande l’ADP aux autorités de la Transition. Toute chose sans laquelle, à en croire les conférenciers, la jeunesse burkinabè se serait battue pour rien. Six mois avant la fin de la Transition politique, ces jeunes leaders ne sont pas satisfaits de la conduite de la Transition d’où la création de l’Alliance pour attirer l’attention des autorités à travers des propositions et interpellations. Dans leur déclaration liminaire lue par le président de la section Boulkièmdé, Alexis Bagré, qui avait à ses côtés d’autres membres du bureau national dont le président national, Abraham Badolo, démissionnaire du CAR (NDLR : Comité anti-référendum) et François Kabré, secrétaire général de l’ADP, les responsables interpellent les autorités de la Transition sur trois points. D’abord sur les causes réelles de l’insurrection, notamment les crimes économiques et de sang restés jusque-là impunis, le détournement des ressources du peuple, la cherté de la vie et le manque d’emplois. Aussi ont-ils demandé une refondation du système éducatif, une amélioration des services de santé, l’application de toutes les lois de la République sans parti pris. Ils se sont insurgés contre le fait que la Transition n’a pas une feuille de route en ce qui concerne la résolution des préoccupations essentielles du peuple, surtout l’employabilité de la jeunesse. Par ailleurs, les conférenciers ont invité toutes les composantes de la société burkinabè à poursuivre la lutte pour un changement véritable. A l’endroit de la jeunesse qui a été au centre de l’insurrection, l’ADP l’a invitée à plus de vigilance face aux Hommes politiques car, ont lancé les conférenciers, la jeunesse n’a pas fait sa révolution pour des élections mais plutôt pour une rupture totale avec le régime de Blaise Compaoré. Se prononçant sur le nouveau Code électoral et l’opération mains-propres, l’ADP s’est voulue prudente. Mais qu’à cela ne tienne, les animateurs de la conférence ont souhaité qu’il n’y ait pas de crise post-électorale et que l’opération mains-propres soit faite dans les règles de l’art. Bien que n’ayant pas encore son récépissé de reconnaissance, l’ADP entend poursuivre l’installation de ses structures dans les 45 provinces du pays à l’issue de laquelle un congrès national sera organisé en vue de mettre en place le bureau national. Pour l’instant, l’ADP est dirigée par un bureau provisoire.
Modeste BATIONO (Correspondant)