La Coalition nationale pour l’éducation pour tous a effectué une visite de terrain aux écoles trame d’accueil A, B et C au secteur n°43 de Ouagadougou, le mardi 5 mai 2015. Accompagnée par des députés du Conseil national de Transition (CNT) et des représentants du ministère en charge de l’éducation, ils ont constaté l’état de délabrement des infrastructures et le manque de mobiliers et de manuels scolaires sur le site.
Dans la capitale burkinabè, le secteur n°43 dans l’arrondissement n°10, abrite un bloc de trois établissements primaires publics, sans clôture, au cœur d’un dépotoir à ciel ouvert. Il s’agit des écoles de la trame d’accueil "A", "B", "C", ouvertes respectivement en 1988, 1993 et 2009. Elles se situent près d’un bas-fond à la lisière des zones non loties. Ces établissements sont dans un état de dégradation inquiétante. En effet, les eaux de ruissellement ont littéralement rasé le sol et le béton servant de support d’un des bâtiments. C’est dans cette infrastructure scolaire que la Coalition nationale pour l’éducation pour tous a choisi de conduire des députés du Conseil national de Transition (CNT) et des acteurs de l’éducation pour constater de visu les conditions dans lesquelles, environ 1000 élèves suivent les cours. Cette visite s’inscrit dans le cadre du « retour des élus et des personnalités à l’école », organisé chaque année à l’occasion de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation (SMA). La délégation était composée du 3e vice-président du CNT, Fernand Sanou, des députés membres de la commission des affaires sociales et du développement durable, Andréa Konseibo, Marcel Ouédraogo, du conseiller technique du ministère en charge de l’éducation nationale, Mahama Bonkoungou, de son collègue chargé de mission, Bakary Ouattara et le chef du service des affaires sociales de l’éducation et de la santé de l’arrondissement n°10, Boureima Dahani, de l’inspecteur et des conseillers pédagogiques de la circonscription d’éducation de base de Ouagadougou n°17. Guidée par la directrice de l’école A, Salamata Wéda, les visiteurs du jour ont été édifiés par l’état piteux de l’établissement. Débutée par l’école A, la délégation a pu constater les effectifs pléthoriques. A titre d’exemple, au CE1, ils sont 155 élèves dont 76 filles, 165 au CP2 avec 85 filles, 149 au CP1 soit 80 filles contre 132 au CE2 dont 68 filles et au CM1 116 avec 68 filles.
Il faut agir…
Dans la quasi-totalité de ces classes, les élèves sont assis cinq par table-banc. Lesquels sont pour la plupart défectueux. « La coalition ne pouvait pas trouver mieux que cette école pour toucher du doigt tous les problèmes de l’éducation », a reconnu le conseiller technique du ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mahama Bonkougou. Car a-t-il dit, tous les problèmes se trouvent dans ces écoles, à commencer par le site lui- même, les effectifs, le manque de manuels et de mobiliers. « L’enseignement, ce n’est pas de la géométrie dans l’espace, c’est du concret. On ne peut pas montrer à quelqu’un ce qu’on ne peut pas voir, c’est anti pédagogique », a déploré M. Bonkoungou. «La détérioration du sol et l’inaccessibilité en saison hivernale sont causées par l’érosion et les pluies diluviennes. L’absence de clôture nous expose à une insécurité récurrente et totale », a dit Mme Wéda.
Aussi, a-t-elle ajouté, qu’avec la présence du trou, les riverains déversent toutes sortes d’ordures qui rendent les lieux insalubres et malsains, exposant ainsi les élèves aux maladies. Une situation très inquiétante pour les enseignants, les parents, les élèves ainsi que les visiteurs du jour. L’état du site ne laisse personne indifférent. « On ne peut pas s’imaginer au 21e siècle, des enfants qui continuent d’étudier dans des conditions difficiles et dans une insécurité totale. On ne peut qu’être ému », s’est exprimé le 3e vice-président du CNT, Fernand Sanou. Pour lui, il est temps de construire des infrastructures. Si rien n’est fait, ce bloc risque d’être rayé de la carte des établissements scolaires de la zone. L’occasion faisant le larron, la directrice de l’école "A", Mme Wéda a soumis des doléances au gouvernement à travers la délégation. Ce sont, entre autres, la dotation en fournitures scolaires, de mobilier, de tables-bancs, un terrain bien remblayé et nivelé, la construction de bureaux, de magasins, de cuisines pour la cantine scolaire. Une clôture, des caniveaux, un terrain de sport. Elle a aussi invité l’Etat à s’investir davantage dans l’éducation au lieu de l’abandonner aux partenaires.
Cette démarche de la coalition a été saluée par la délégation, et les responsables des trois écoles. « Cette visite nous réconforte et nous galvanise davantage », a dit Mme Wéda. L’objectif de ce « retour des élus et des personnalités à l’école » est d’amener les élus, les autorités en charge de l’éducation et les partenaires sociaux, techniques et financiers à vivre les réalités du terrain. Pour le président du conseil d’administration de la coalition nationale pour l’éducation pour tous, Samuel Dembélé, c’est un plaidoyer auprès du gouvernement en faveur de l’éducation au Burkina Faso.
Mariam OUEDRAOGO
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