Le Burkina Faso a annoncé la tenue le 9 mai prochain d’un dialogue entre les forces de sécurité et les forces vives de la nation dans l’objectif de ratifier un pacte républicain de citoyenneté, a appris Xinhua mercredi de sources gouvernementales.
"On débouche sur la signature du pacte certes, mais le plus important demeure le dialogue franc entre les différents acteurs. Le pacte n’a pas de valeur juridique, c’est un contrat social. Nous pensons que les autorités morales peuvent constituer des relais pour la sensibilisation des populations", a déclaré le conseiller technique du ministre en charge de l’administration territoriale, Naba Ouédraogo.
M. Ouédraogo a noté que, depuis quelques années, le Burkina, surtout sa frange jeune, est entré dans un cycle de contestation des décisions des autorités, où la seule justice qui vaille semble être celle de l’affrontement avec les forces de sécurité et de défiance à l’autorité de l’Etat.
"S’il faut reconnaître et saluer le courage des jeunes, qui nous ont permis de nous débarrasser d’un régime en déphasage avec les aspirations du peuple, il faut aussi regretter certaines dérives qui perdurent", a-t-il expliqué.
A en croire M. Ouédraogo, l’un des derniers événements en date est cette prise de la douane de Pô (Centre-sud) d’un véhicule privé transportant des explosifs et "où les populations probablement manipulées s’en sont prises aux douaniers et le véhicule d’explosifs leur a échappé".
Cette rencontre de concertation sera placée sous la présidence du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et sous le co-parrainage des autorités coutumières et religieuses.
Fin mars, environ 2.000 personnes ont participé aux "états généraux de la justice", à l’issue desquels un "pacte" national instaurant la séparation stricte des pouvoirs entre exécutif et judiciaire a été signé.
Fin octobre, un soulèvement populaire a contraint Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987, lors d’un coup d’Etat dans lequel fut tué Thomas Sankara, à démissionner et s’exiler. Les manifestants majoritairement composés de jeunes ont saccagé et brûlé l’Assemblée nationale, où les députés devaient voter une loi qui permettrait de M. Compaoré de briguer un nouveau mandat en 2015. F