Au moins cinq personnes ont été tuées et une dizaine sont portées disparues après l'éboulement d'une mine d'or artisanale dans le nord du Burkina Faso, a annoncé lundi le gouvernement.
L'accident, qui s'est produit dans la nuit de jeudi à vendredi dans un boyau artisanal près de la ville de Djibo, a fait "cinq morts et une dizaine de disparus", a déclaré à l'AFP Saïdou Maïga, le ministre de l'Environnement, qui s'est rendu sur les lieux.
Le site "sauvage" sur lequel il est survenu "n'a pas été attribué", donc "aucune réglementation n'a été suivie par les orpailleurs", qui ont "creusé des trous n'importe comment", a-t-il expliqué.
"Cinq corps ont été extraits des décombres", a indiqué à l'AFP Mohamed Dah, haut-commissaire de la province de Soum, dont Djibo est le chef-lieu.
"Il y a quinze disparus supposés. Mais il est possible que d'autres qui n'ont pas de parents sur les lieux soient également ensevelis, parce que nous avons effectué les décomptes sur la base des témoignages des parents", a-t-il poursuivi.
Aucun survivant n'a été sorti des décombres de l'éboulement, a indiqué M. Dah.
Les recherches se poursuivent, menées par d'autres orpailleurs, faute de pouvoir faire intervenir des machines dans des boyaux si précaires, selon MM. Maïga et Dah.
Les autorités burkinabé peinent à contrôler l'exploitation sauvage de l'or, pratiquée selon elles par environ 1,2 million de personnes, et les éboulements meurtriers sont fréquents. Un accident avait fait neuf morts fin janvier dans le nord-est du pays.
L'or a supplanté en 2009 le coton, qui était depuis la colonisation française la première source de devise du Burkina Faso, pays pauvre d'Afrique de l'Ouest. L'activité aurifère, qui représente 12% du produit intérieur brut du Burkina, avait rapporté en 2013 quelque 192 milliards FCFA (environ 295 millions d'euros) au budget de l'Etat.