La peine de mort, voilà ce qu’encourt le caporal Bahanla Lompo du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui, dans la nuit du 9 mars 2013 à Ouagadougou, a criblé de balles son ex-petite amie Bernadette Tiendrébéogo. C’est ce qu’a déclaré lors d’une conférence de presse express, Honorine Méda, la procureure générale près la Cour d’appel de Ouagadougou qui a affirmé que le délinquant était aux arrêts et à la disposition de la justice.
Dans la nuit du 9 mars 2013, le caporal Bahanla Lompo du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) criblait de balles son ex-petite amie Bernadette Tiendrébéogo. Révoltés par cet acte ignoble, les jeunes du quartier ont violemment manifesté leur colère en brûlant des pneus sur l’avenue Charles-de- Gaulle et en saccageant des panneaux publicitaires.
Face à cette situation d’émeutes, dans le souci de circonscrire l’incendie et de calmer les esprits, le parquet général de Ouagadougou a tenu à communiquer sur ce drame. Ainsi, hier lundi 11 mars 2013, Honorine Méda, procureure générale, en compagnie de Placide Nikiéma, procureur du Faso, a animé un point de presse. Occasion pour eux de relater le film (cf. encadré) de cet événement tragique qui a mis la capitale en émoi ce week-end.
D’entrée de jeu, Honorine Méda a tenu à préciser que le meurtrier était aux arrêts depuis dimanche dernier. En fait, le caporal Lompo a été conduit à la brigade ville de la gendarmerie de Bogodogo par sa hiérarchie.
A la question des journalistes de savoir pourquoi, à l’instar des autres délinquants, le soldat du RSP n’a pas été présenté à la presse, la procureure générale a répondu : «C’est peut-être choquant mais il est présumé innocent. Il a des droits et on ne peut pas l’emmener ici parce qu’il y a une conférence de presse». Finalement, deux heures après la conférence de presse, le parquet général a invité les journalistes au Tribunal de grande instance de Ouagadougou où, aux environs de 13 heures, ils ont pu voir (filmer et photographier) le caporal.
A quand le procès ? Réponse d’Honorine Méda : «Je ne peux rien vous préciser pour l’heure car une procédure obéit à des exigences ; de plus, il n’a pas encore été inculpé».
Quelles peines encourt le meurtrier s’il était reconnu coupable ? Si l’on s’en tient aux dispositions du Code pénal, «le caporal Lompo risque la peine de mort puisque son acte pourrait être qualifié d’assassinat, c’est-à-dire un meurtre commis avec préméditation et guet-apens», a déclaré la procureure générale.
Les hommes de médias ont voulu savoir ce que devient le dossier de cet autre militaire du RSP qui avait abattu sa bonne en juin 2012. Selon le parquet, l’affaire suit son cours normal. Du reste, l’inculpé a bénéficié d’une mesure de liberté provisoire depuis le 4 février 2013. Une mesure normale selon le procureur Placide Nikiéma qui a précisé que dans une procédure judiciaire, «la détention préventive est une mesure exceptionnelle».