Ce communiqué des partis du « Groupe de l’Appel patriotique du 9 avril 2015 contre l’exclusion », composé de la quasi totalité des partis membres du Front Républicain, remet en cause la neutralité des autorités de la transition.
« Suite aux meetings de soutien à la transition, du 25 avril dernier, organisés à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, les partis membres du Groupe de l’Appel patriotique du 9 avril 2015 contre l’exclusion, appellent l’attention de l’opinion nationale et internationale sur certains questionnements, suscités par la tenue de ces manifestations.
En effet, des questions fondamentales se posent, qui méritent réponse. En sont :
1) La question de l’utilisation de l’hymne national dans le spot télévisé appelant à la mobilisation pour les deux meetings ;
2) Celle de la mobilisation des moyens de l’Etat pour et au cours de ces meetings ;
3) La question de la présence sur les lieux, sans parler de la teneur de leurs propos, du Ministre de l’Administration territoriale de la décentralisation et de la sécurité ainsi que du Président du Conseil National de Transition (CNT), représentants respectifs de deux pouvoirs de l’Etat;
4) Celle enfin, plutôt incongrue, vu le contexte de l’opération dite « mains propres » en cours, du Contrôleur général de l’Etat, qui révèle toute sa partialité.
Autant d’interrogations et de faits troublants, qui doivent nous interpeller tous, quant à la neutralité de la transition et de ses organes.
Au regard de ce qui précède, notre Groupe, se situant dans une logique républicaine, s’insurge contre cette confusion des genres, érigée en système de gouvernement. Il fustige cet usage de l’hymne national dans le but évident et fallacieux de revêtir une manifestation partisane, du sceau de la Nation. Cela est absolument inadmissible.
On ne peut proclamer l’Etat de droit et se complaire dans les pratiques révolues de l’Etat d’exception, pas plus que l’argument de la force ne saurait durablement avoir raison de la force des arguments.
Devant tant de manquements, le doute est légitime quant à la capacité de ce gouvernement, en collusion manifeste avec une coalition partisane, à conduire de façon transparente et équitable le processus électoral.
Il est temps que les partenaires du Burkina Faso et la Communauté internationale, qui se sont déjà exprimés sur le Code électoral notamment, en tirent sans délais, toutes les conséquences. Il en va de la stabilité de notre pays, car la transition a semé toutes les graines de la division de notre peuple. »
Le Groupe de l’Appel patriotique du 9 avril 2015 contre l’exclusion
Ouagadougou le 30 avril 2015