Des milliers d’étudiants burkinabè ont manifesté jeudi à Ouagadougou pour exiger de meilleures conditions d’études dans les universités publiques de la capitale, confrontées à un sérieux manque de moyens, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les protestataires ont marché jusqu’au ministère des Enseignements secondaire et supérieur en scandant des slogans tels que "non à une éducation au rabais" ou encore "à bas le gouvernement".
"Nous manifestons pour demander l’amélioration de nos conditions de vie et de travail", a déclaré Boukary Sanou, un responsable de l’Association nationale des étudiants burkinabè, le premier syndicat étudiant, qui organisait la manifestation.
L’université de Ouagadougou traverse d’énormes difficultés depuis plusieurs années. Les effectifs y croissent plus vite que les infrastructures, perturbant fortement le calendrier académique. Certains étudiants inscrits en 2015 expliquent préparer des diplômes de l’année 2012-2013.
Dans la capitale, il y a "20.000 places assises pour environ à 80.000 étudiants, soit une place pour quatre", "ce qui fait qu’un étudiant, pour obtenir sa licence, peut mettre cinq à six ans", a affirmé M. Sanou.
Les manifestants réclament la suppression du système LMD (licence-maîtrise-doctorat), qui selon eux n’a plus de sens dans de telles circonstances.
"On n’a eu que quatre mois de cours en deux ans. On n’a même pas fini le premier semestre. On aura nos premiers résultats en mai. On fera donc une année en quatre ans. Quand finirons-nous l’université ?", s’est ému Azziz Damiba, étudiant en première année de sciences.
Des autorités de transition dirigent le pays depuis la chute du président Blaise Compaoré, chassé par la rue en octobre 2014 après 27 ans de règne.
Les nouvelles autorités sont aux commandes jusqu’aux élections présidentielle et législatives d’octobre prochain.
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