Au Togo, l'opposition rejette les résultats officiels provisoires de la commission électorale donnant le président sortant Faure Gnassingbé vainqueur de la présidentielle. Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l'opposition togolaise ne reconnait pas sa défaite et dénonce un coup de force électoral. Il entend protester avec les moyens légaux. Il affirme, au vu des procès verbaux à sa disposition, avoir gagné, mais n'a pas encore fourni les preuves matérielles de ses affirmations. Sa coalition promet les preuves dans les prochains jours. « Les résultats proclamés ce mardi 28 avril 2015 sont des résultats qui n’ont rien à voir avec ceux compilés par le centre informatique de Cap 2015 et qui proviennent des procès verbaux des bureaux de vote en notre possession. En effet, les procès verbaux des Céli (…) nous donnent largement vainqueurs, assure Jean-Pierre Fabre. Cet énième coup de force électoral ne passera pas. Il appartient à chaque peuple d’écrire son histoire sans compter sur d’autres. Le peuple togolais se doit d’écrire la sienne en prenant courageusement son destin en main. » Le ministre de l'Administration du territoire Gilbert Bawara demande au chef de file de l'opposition de prouver ce qu'il dit, lorsqu'il affirme que l'élection lui a été volée :
« Je pense que monsieur Jean-Pierre Fabre devrait être un peu logique pour une fois. Ou il conteste cette élection et il estime que cette élection n’est pas valable et valide et qu’il ne peut pas en être vainqueur, ou il reconnaît que cette élection est valable et qu’il y a un vainqueur. Et s’il y a un vainqueur, c’est la Céni qui proclame les résultats provisoires et la Cour constitutionnelle les confirme. Je l’encourage à recueillir les procès verbaux que ses représentants dans les bureaux de vote et que ses délégués dans les bureaux de vote ont signés. Qu’il présente à la Cour constitutionnelle des procès verbaux qui seraient en contradiction avec les résultats qui ont été proclamés par la Commission électorale nationale indépendante. Il doit être possible pour monsieur Jean-Pierre Fabre de recueillir les procès verbaux des trois autres candidats de l’opposition, de les confronter, de les comparer et de présenter aussi bien à l’opinion nationale et internationale, mais de préférence à la Cour constitutionnelle, les éléments tangibles qu’il possède et qui démontreraient que les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle ne sont pas les vrais résultats et que lui, il les a. »
Selon les résultats officiels provisoires communiqués hier soir par la commission électorale, Faure Gnassingbé a été réélu avec 58,75 % des voix, contre 34,95 % à son principal adversaire Jean-Pierre Fabre. L'abstention s'élève à 40,01 %, contre 35,32 % lors de la précédente présidentielle de 2010.