La visite que devait effectuer le président du Faso en France au début de ce mois de mai, a été reportée «pour des impératifs d’agenda de dernière minute», selon un communiqué publié sur la page Facebook de l’ambassade du Burkina Faso dans ce pays.
Ce report est peut-être dicté par le déplacement du chef de l’Etat français à Ryad -les 4 et 5 mai- où il doit assister au sommet extraordinaire du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCG) en tant qu’invité d’honneur, comme l’annonce un communiqué de l’Elysée.
Mais il se murmure que la raison est à chercher ailleurs. Certaines sources avancent que la nouvelle loi électorale, qui exclut certains partisans de l’ancien président des prochains scrutins pourrait être la cause de ce report. Y aurait-il eu un manque d’unanimité des élus contre la venue à Paris du Burkinabè, comme l’affirment ces sources? Elisabeth Guigou aurait-elle vraiment refusé de «cautionner la loi d’apartheid électoral», comme on l’apprend dans certains milieux?
Le voyage aurait-il été annulé en raison d’un conflit entre élus socialistes, Guy Labertit menaçant de démissionner? Autant de questionnements que viennent battre en brèche le communiqué officiel de l’Elysée qui précise que cette annulation est due à un souci d’agenda. Entre arguments diplomatiques et vraies raisons ont se perd facilement.
La visite de Michel Kafando devait avoir lieu du 2 au 5 mai 2015. Il devait rencontrer le chef de l’Etat français François Hollande pour faire le point sur la transition au Burkina Faso. Le programme du président de la Transition incluait aussi des rencontres avec des membres du gouvernement ou du parlement français.
Le communiqué de l’ambassade du Burkina Faso à Paris promet que «les nouvelles dates vous seront diligemment communiquées quand Paris et Ouagadougou en auront convenu».
Le 27 avril dernier, Annick Girardin, la Secrétaire d’Etat française au développement et à la Francophonie, a séjourné 48 heures au Burkina Faso pour témoigner de la solidarité de Paris et rencontrer plusieurs acteurs politiques, dont le chef de l’État.
Elle en a profité pour rappeler que la France souhaite des élections «transparentes» et «inclusives» au Burkina Faso, où un code électoral controversé actuellement exclut certains partisans du président déchu des prochains scrutins.